Le seul opérateur mobile au Turkménistan, Altyn Asyr, a cessé de vendre des cartes SIM à Achgabat. Cette décision est attribuée à un manque de ressources techniques pour augmenter le nombre de cartes disponibles. La situation a créé des tensions parmi les citoyens, qui peinent à obtenir de nouveaux numéros de téléphone.
Il n’est plus possible de souscrire un nouveau numéro au Turkménistan
Le Turkménistan, où Altyn Asyr détient le monopole sur les services de téléphonie mobile, connaît une situation critique depuis l’arrêt de la vente de nouvelles cartes SIM dans la capitale, Achgabat. Selon les informations de la radio Azathabar, le service turkmène de Radio Liberty, un résident anonyme a révélé que les jeunes de 16 ans, qui viennent d’obtenir leur passeport et cherchent à acquérir une carte SIM, se voient systématiquement refuser leur demande. Les employés de l’entreprise justifient ce refus par une absence de numéros de téléphone disponibles. Auparavant, les citoyens pouvaient s’inscrire sur une liste d’attente pour obtenir une carte SIM, mais cette pratique a également été abolie récemment.
Cette crise semble découler de limitations techniques au sein d’Altyn Asyr, qui opère sous la marque TMCell. L’entreprise n’a pas été en mesure de répondre aux demandes croissantes de nouveaux utilisateurs, aggravant ainsi les difficultés pour les citoyens de rester connectés. Les tentatives d’Azathabar de contacter Altyn Asyr pour obtenir des éclaircissements sont restées sans réponse, et aucune annonce officielle n’a été publiée sur le site de l’entreprise concernant cette situation.
Turkménistan : les cartes SIM étaient déjà rationnées depuis le printemps 2024
Depuis le printemps 2024, Altyn Asyr a progressivement réduit la vente de cartes SIM, ce qui a provoqué une hausse des tensions et des files d’attente devant les bureaux de l’entreprise. En octobre 2024, ces files d’attente étaient si longues que les citoyens prenaient des places pour des cartes SIM qui ne seraient disponibles qu’au printemps 2024. Cette rareté a poussé certains citoyens à chercher des alternatives, comme l’utilisation de cartes SIM étrangères, en particulier dans les régions frontalières avec l’Ouzbékistan.
Cependant, les autorités turkmènes ont réagi avec fermeté à cette tendance. Fin juillet 2024, le Comité de la sécurité de l’État a mené des raids dans ces régions frontalières pour identifier les citoyens utilisant des cartes SIM ouzbèkes. Le gouvernement craint que l’utilisation de ces cartes étrangères permette aux citoyens d’accéder à Internet sans restriction, ouvrant la porte à des contenus des médias indépendants et à des communications avec des organisations occidentales, ce qui est perçu comme une menace pour le contrôle strict de l’information par l’État turkmène.
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