Le président du Tadjikistan, Emomali Rahmon, a alerté sur la possibilité d’une grave sécheresse en 2024. Lors de son discours au Conseil National de Développement, il a souligné les défis climatiques et économiques actuels, appelant à des réformes urgentes pour renforcer la résilience du secteur agricole du pays.

Sécheresse en Asie centrale : les faibles précipitations en cause

Lors d’un discours au Conseil National de Développement, Emomali Rahmon a évoqué les conséquences des faibles précipitations de l’automne et de l’hiver, qui ont réduit les ressources en eau, dont plus de 60% proviennent du Tadjikistan. Les précipitations printanières ont aggravé la situation en causant des dommages importants aux infrastructures et aux terres agricoles. Le président du Tadjikistan a souligné que cette situation entraîne une pression accrue sur le budget national, car plus de 40.000 hectares de terres agricoles sont actuellement dans un état de dégradation.

Pour remédier à ces défis, le gouvernement a mis en place la « Stratégie de développement de l’économie verte 2023-2037 » et le « Programme de réforme du secteur de l’eau 2016-2025 ». Ces initiatives visent à améliorer la gestion de l’eau, et l’irrigation des terres, ainsi qu’à renforcer les mesures d’adaptation climatique et de prévention des catastrophes naturelles.

Solutions et initiatives futures

Le Président a également souligné la nécessité de nouveaux mécanismes de financement pour soutenir ces efforts. Il a insisté sur l’importance d’investissements dans la modernisation des infrastructures d’irrigation et dans la mise en place de technologies agricoles résilientes face aux aléas climatiques. Les collaborations internationales, notamment avec la Banque Islamique de Développement pour des projets comme la construction de la centrale hydroélectrique de Rogun, sont cruciales pour renforcer la sécurité énergétique et hydrique du pays.

En parallèle, des recherches récentes, notamment une étude publiée dans Nature Geoscience, prévoient que le sud de l’Asie centrale, dont le territoire du Tadjikistan, sera particulièrement touché par des sécheresses accrues en raison des variations climatiques inter-décennales. Ces projections renforcent l’urgence d’une action coordonnée pour sécuriser les ressources en eau et soutenir le développement durable du secteur agricole tadjik.