Le Kazakhstan envisage de libérer la vente de 25 à 50% de l’or produit localement. Cette mesure pourrait révolutionner l’industrie aurifère du pays, en pleine mutation depuis deux ans.
Depuis deux ans, le Kazakhstan travaille à la libéralisation de son marché de l’or. Les propositions actuelles du la Banque nationale du Kazakhtstan permettraient aux entreprises locales d’affiner et de vendre directement entre 25% et 50% de leur production. Kanat Baitov, vice-directeur exécutif de l’association « Dragmet », explique que cette mesure vise à permettre la vente de produits finis par des compagnies telles que « Tauken-Altyn », « Kazzinc » et « Kazakhmys ». La Banque nationale évalue encore les implications de cette libéralisation partielle, qui devrait contribuer à attirer des investissements financiers plus avantageux. Dans les années 90, des pratiques similaires avaient déjà permis de sécuriser des financements sous garantie or. Le mécanisme exact de cette nouvelle politique est encore à l’étude, mais pourrait inclure des processus tels que le tolling, où les entreprises pourraient traiter le minerai pour le compte de tiers et vendre une partie de leur production.
Cette initiative de libéralisation survient dans un contexte où la Banque nationale du Kazakhstan a activement vendu de l’or en 2022 et 2023, réduisant ainsi ses réserves d’or conformément aux standards internationaux. En vendant directement une partie de leur production sur le marché libre, les entreprises kazakhes pourraient non seulement bénéficier de meilleures conditions de marché, mais également refinancer des prêts obtenus auparavant auprès de banques russes actuellement sous sanctions, comme Sberbank et VTB. Cette stratégie pourrait considérablement réduire les coûts de financement pour les entreprises locales et diversifier leurs options de vente, ce qui est crucial étant donné que l’industrie aurifère nationale subit des pertes mensuelles de plus de 8 millions de dollars en raison de la disparité entre les prix spot de l’or sur le marché international et les prix d’achat inférieurs imposés par la Banque nationale.
Par ailleurs, des acteurs de l’industrie comme Ruslan Serikbay, directeur de la stratégie financière chez « Altynalmas », proposent d’autoriser les entreprises à vendre l’alliage Doré à des acheteurs internationaux, privant la Banque nationale de son droit d’achat préférentiel. Cette mesure pourrait ouvrir davantage le marché kazakh et aligner les pratiques commerciales du pays sur celles du marché mondial, offrant ainsi de nouvelles perspectives de croissance pour l’industrie aurifère du Kazakhstan.