Opposition croissante à l’expansion routière à Bichkek
Bichkek

Urbanistes, écologistes et militants s’élèvent contre l’expansion des routes à Bichkek, invoquant des préoccupations environnementales et de sécurité. Leurs revendications ciblent l’abattage d’arbres et la suppression de la végétation, jugées contraires aux principes de mobilité urbaine durable.

Impact environnemental et mobilisation citoyenne

Depuis cinq ans, des voix s’élèvent à Bichkek pour protester contre les projets d’expansion de routes. Les urbanistes, écologistes et divers groupes activistes, comme l’organisation écologique « Muvgreen », l’organisation urbaniste « À pied » et la communauté d’urbanistes « Urban Hub Bichkek », ont formé un front uni. Ils argumentent que l’élargissement des routes, loin de résoudre les problèmes de congestion, engendre une augmentation de l’utilisation des voitures, ce qui détériore la mobilité urbaine, nuit à l’économie et augmente les risques d’accidents mortels. Ils ont souligné que cela entraînerait également une hausse des collisions entre véhicules et piétons de près de 30% dû à la création de zones non visibles sur les nouvelles voies élargies. L’opposition s’est organisée en formulant une demande officielle aux autorités municipales, appelant à un arrêt immédiat de ces expansions.

Les activistes soulignent également les répercussions néfastes sur l’écologie urbaine, particulièrement critique durant les étés ardents de Bichkek. Ils affirment que l’accroissement des surfaces asphaltées favorise la formation d’îlots de chaleur urbains, ce qui est inacceptable. En outre, ils valorisent le rôle crucial des arbres et arbustes qui, en plus de fournir de l’ombre et de l’humidité, agissent comme des tampons écologiques qui réduisent la pollution atmosphérique et les émissions des véhicules, minimisant ainsi l’impact environnemental négatif sur la santé humaine.

Conséquences pour la ville et actions futures

La reconstruction proposée des routes, selon les activistes, serait en contradiction avec les engagements internationaux de Bichkek en matière de lutte contre le changement climatique et d’adaptation. Ils prévoient que ces travaux aggraveraient la pollution de l’air tout au long de l’année, déjà un problème majeur pour la ville. Un budget d’un milliard de soms a été alloué pour la reconstruction d’environ 22 kilomètres de routes en 2024, mais cette initiative, bien que vaste, est vue comme une menace plutôt qu’une amélioration par les groupes concernés. Cette controverse a culminé avec l’envoi d’une lettre ouverte adressée au président, aux chefs du cabinet ministériel et du ministère de l’Environnement, au maire de Bichkek et au chef du conseil municipal, dans l’espoir de freiner le projet et de réorienter les efforts vers des solutions plus durables et respectueuses de l’environnement.

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