Le taux de fécondité kazakh peine à suivre la hausse de l’espérance de vie de la population. Une tendance qui devrait se poursuivre et qui, par conséquent, représente un défi majeurs pour le système de retraite du pays, comme le révèlent les projections de l’EPPF (Fonds de Pension Accumulé Unique).
Une population vieillissante
Le Kazakhstan se trouve à un tournant de son évolution démographique. La population, qui dépasse les 20 millions au début de 2024, est projetée à atteindre 26,3 millions d’habitants d’ici 2050. Dans le détails et selon les données démographiques du Bureau des statistiques nationales de l’Agence pour la planification stratégique et les réformes de la République du Kazakhstan de 2023 : 42,6 % de la population kazakhe a moins de 25 ans, 48,5 % se situent entre 25 et 64 ans, et 8,9 % ont plus de 65 ans.
En effet, l’espérance de vie au Kazakhstan augmente a significativement augmenté ces trois dernières années : elle est passée de 70,23 ans en 2021 à 75,09 ans en 2023. Selon les projections de l’ENPF et de l’ONU, d’ici à 2050, 16,7 % de la population aura 60 ans et plus, ce qui exercera inévitablement la pression sur le système de retraite, sur les finances de l’État. En effet, le ratio de soutien potentiel, qui mesure le nombre de personnes en âge de travailler par rapport aux retraités, est déjà tombé de 7,7 en 2012 à 5,49 en 2023. Celui-ci pourrait chuter à 4,0 d’ici à 2050.
Vers une refonte du système de retraites kazakh
Le taux de fécondité au Kazakhstan est en baisse. Il est passé de 3,05 en 2022 à 2,96 en 2023 et devrait atteindre 2,42 enfants par femme d’ici 2050. Pour faire face à cette tendance et à la pression croissante sur le système de retraite, l’EPPF (Entreprise de gestion des pensions publiques) souligne l’importance de renforcer le système de retraite par capitalisation.
Le Kazakhstan a d’ailleurs commencé à introduire une cotisation obligatoire de retraite de l’employeur (OPVR) de l’ordre de 5 % en 2024. Celle-ci devrait s’étendre progressivement à l’ensemble des employeurs. Le gouvernement espère ainsi alléger la pression qu’exerce le système de retraite actuel sur le budget de l’État et améliorer les pensions des futurs retraités.