Turkménistan : obtenir le permis de conduire est désormais impossible pour une femme
permis de conduire Turkménistan

Le Turkménistan, un pays dont la police est réputée pour le harcèlement des femmes au volant, et qui faisait déjà beaucoup pour les empêcher d’obtenir le permis de conduire, a durci encore les restrictions concernant la délivrance des permis de conduire aux femmes.

Les nouvelles règles rendent l’obtention et le renouvellement de ces permis impossibles pour les femmes

Depuis quelques années, il devient de plus en plus difficile pour les femmes du Turkménistan d’obtenir ou de renouveler leurs permis de conduire. Selon les informations de la radio Azathabar, le service turkmène de Radio Liberty, à Mary, les autorités locales refusent de traiter les demandes des femmes dont les voitures ne sont pas enregistrées à leur nom. Cela pose un problème, car beaucoup de femmes conduisent des véhicules appartenant à leurs frères ou à leurs maris. Désormais, pour renouveler leurs permis, elles doivent obligatoirement enregistrer un véhicule à leur nom ou en acheter un nouveau, ce une exigence très coûteuse et difficile à satisfaire.

En outre, des restrictions d’âge strictes sont désormais appliquées. Les femmes ne peuvent obtenir un permis de conduire qu’à partir de 35 à 40 ans, en fonction de la décision des autorités locales. Cette mesure, non justifiée par les autorités, prive les jeunes femmes de leur droit à conduire et complique encore davantage leur mobilité et leur indépendance.

Permis de conduire : des pots-de-vin d’un montant plus élevé pour les femmes

Les difficultés ne s’arrêtent pas là. Le processus de renouvellement des permis est également parsemé d’obstacles bureaucratiques. Les femmes doivent fournir des certificats médicaux et psychologiques, obtenus auprès d’institutions locales, ce qui entraîne des coûts supplémentaires d’environ 200 à 400 manats. De plus, les frais de corruption sont omniprésents. Les hommes peuvent obtenir un permis en payant un pot-de-vin de 4.000 manats, mais pour les femmes, ce montant peut atteindre 6.000 à 7.000 manats, ce qui aggrave encore la discrimination.

Le problème est exacerbé par le fait que les femmes doivent souvent se battre pour leurs droits dans un environnement largement dominé par les hommes. Les restrictions sur les permis de conduire ont été renforcées en 2017 lorsque la police a commencé à les confisquer aux femmes, refusant par la suite d’en délivrer de nouveaux. En 2022, un nombre limité de permis a été délivrés, mais depuis 2023, les inscriptions des femmes dans les auto-écoles ont été restreintes et des critères supplémentaires, comme l’âge supérieur à 41 ans, le mariage et des recommandations de l’employeur, ont été imposés.

Les autorités turkmènes nient toute discrimination et affirment que l’égalité des sexes est respectée conformément à la loi. Cependant, les faits et les témoignages locaux montrent une réalité très différente, marquée par une série de barrières bureaucratiques et sociales qui empêchent les femmes de conduire.

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