Dans une initiative visant à réguler le marché local des carburants et à prévenir les activités spéculatives, le gouvernement du Kazakhstan a mis en place de nouvelles mesures concernant la vente de carburant aux citoyens étrangers. Ces changements, annoncés par le ministre de l’Énergie, Almasadam Satkaliyev, le 4 mai 2024, prévoient une augmentation substantielle des prix à la pompe pour cette catégorie de consommateurs.
Réglementation des prix et prévention de la spéculation
L’ordre ministériel dicte que les prix de l’essence et du diesel augmenteront de 20% par rapport aux tarifs actuels pour les étrangers. Concrètement, le prix de l’essence Ai-92 et Ai-93 passera à 245 tenges par litre, contre 205 tenges auparavant, tandis que le diesel sera tarifé à 315 tenges par litre, contre 450 tenges pour certains achats au-delà des quotas établis. Cependant, le prix de l’essence Ai-80 demeure inchangé à 89 tenges par litre, soulignant une stratégie de prix différenciée.
Cette initiative suit la directive du premier vice-premier ministre, Roman Sklyar, qui a mandaté le ministère de l’Énergie en collaboration avec d’autres organismes gouvernementaux pour établir des prix différenciés à la pompe pour les véhicules de transport étrangers et de transit. Ce dispositif vise spécifiquement les stations-service frontalières pour endiguer l’exportation illégale de carburant, qui est devenu un problème en raison des prix inférieurs pratiqués au Kazakhstan par rapport à ses voisins comme la Russie, le Kirghizstan et l’Ouzbékistan.
Carburant au Kazakhstan : un quota de 100 litres par jour pour les voitures
Pour les citoyens kazakhs, les prix de l’essence Ai-92 et Ai-93 restent stables à 205 tenges par litre, à condition de présenter un permis de conduire kazakh et de limiter leur achat à 100 litres par jour. Les règles sont plus souples pour les véhicules lourds et spécialisés, où la limite d’achat monte à 300 litres. Avant cette réglementation, les détenteurs de permis kazakhs pouvaient acheter jusqu’à 100 litres de diesel à 295 tenges par litre, le prix grimpant à 450 tenges pour des volumes supérieurs.
Ces nouvelles dispositions seront applicables dix jours après la publication du décret, soit le 14 mai 2024. Ces ajustements tarifaires sont envisagés comme un moyen de décourager les achats en grande quantité et la revente illégale de carburant, tout en assurant sa disponibilité et l’accessibilité pour les consommateurs locaux. Il faut dire qu’entre le Kirghizstan, l’Ouzbékistan, la Russie et le Kazakhstan, c’est au Kazakhstan que le carburant est le moins cher, une situation qui ouvre la porte à la spéculation dans les régions frontalières.