Le ministère des Affaires étrangères du Tadjikistan a exprimé des préoccupations suite aux refus d’entrée répétés de ses citoyens en Russie, en particulier à la frontière entre le Kazakhstan et la Russie. Face à ces difficultés, le Tadjikistan a recommandé à ses ressortissants de limiter leurs déplacements vers le pays de Vladimir Poutine.
Des Tadjiks bloqués aux postes frontières ? La Russie nie en bloc
Depuis fin mars 2024, les contrôles aux frontières russes se sont intensifiés, notamment en réponse à des menaces sécuritaires perçues par la Russie comme étant accrus accrues après l’attentat du 22 mars 2024 au Crocus City Hall, près de Moscou. Le 27 avril 2024, le ministère des Affaires étrangères de Russie, par la voix de sa représentante Maria Zakharova, a estimé que les informations relayées par les médias sur les Tadjiks interdits d’entrée en Russie étaient exagérées. Elle nie en bloc le problème : « Il n’existe pas d’obstacles supplémentaires pour traverser la frontière de la Russie par des ressortissants étrangers, du moment qu’ils possèdent tous les papiers nécessaires », a-t-elle déclaré.
Le Tadjikistan a comptabilisé 954 ressortissants toujours bloqués dans les aéroports de Moscou
Face à cette déclaration éhontée, tard le soir le même jour, le ministère des Affaires étrangères du Tadjikistan a émis un court communiqué contenant une « recommandation urgente », déconseillant à ses ressortissants de se rendre en Russie sans motif impérieux.
Le lendemain après-midi, le ministère a donné sa version de la situation. « Au 27 avril 2024 au soir, 954 citoyens du Tadjikistan sont retenus dans la zone de détention temporaire de l’aéroport international de Vnukovo, dans la capitale russe, sans conditions sanitaires adéquates. Parmi les citoyens bloqués se trouvent des étudiants tadjiks […]. Sur le nombre total de ressortissants tadjiks bloqués à l’aéroport de Vnukovo, 322 ont été autorisés à entrer sur le territoire russe après de nombreuses heures d’attente. Dans le même temps, selon les informations disponibles, les autorités russes ont l’intention d’ajouter 306 personnes à la « liste des personnes à expulser ». Le nombre immédiat de personnes déjà expulsées s’élève à 27. Ces mesures restrictives sont appliquées exclusivement aux citoyens du Tadjikistan. Une situation difficile est également observée dans les aéroports de Zhukovsky, Domodedovo et Sheremetyevo dans la capitale russe, où des dizaines de Tadjiks sont détenus dans des zones de détention de citoyens sans conditions appropriées. Comme les citoyens tadjiks bloqués ne reçoivent pas suffisamment de repas chauds, les diplomates tadjiks, en coopération avec les représentants de la diaspora, livrent de la nourriture à l’aéroport de Vnukovo. En outre, afin de fournir l’assistance nécessaire aux compatriotes sur le terrain, le service consulaire de la mission diplomatique tadjike à Moscou a ouvert un siège opérationnel 24 heures sur 24 », a fait savoir le ministère des Affaires étrangères du Tadjikistan. Ce sont donc 954 ressortissants Tadjiks bloqués et non pas « une trentaine », comme l’affirmait la veille Maria Zakharova.
Le ministère des Affaires du Tadjikistan proteste auprès de l’ambassadeur de Russie
Le 27 avril 2024, ministère des Affaires étrangères du Tadjikistan s’est également entretenu avec l’ambassadeur de Russie. « L’ambassadeur a été informé de la préoccupation de la partie tadjike concernant les nombreux cas injustifiés de refus d’entrée en Russie de citoyens tadjiks », a fait savoir le ministère, sans donner de plus amples détails ni préciser par qui l’ambassadeur a été reçu.