C’est officiel depuis quelques mois : le Kazakhstan va construire sa première centrale nucléaire. Quatre pays ont déjà proposé leur savoir-faire en la matière : les Russes, les chinois, les coréens et évidemment, les français. Mais à Astana, le débat sur l’impact environnemental et les enjeux sécuritaires autour du nucléaire civil ont commencé.
Le 15 mai dernier était organisée à Astana une table ronde sur « les avantages environnementaux et la sécurité de la centrale nucléaire » à l’Université eurasienne. Des échanges et des discussions récurrents en Europe – et particulièrement en France – depuis près d’un demi-siècle, mais qui ont pris une nouvelle tournure au Kazakhstan depuis qu’a été annoncée la construction d’une nouvelle centrale.
Le chantier doit commencer en 2034 dans le village d’Ulken sur la rive du lac Balkhash dans la région d’Almaty. Selon la directrice adjointe du Département de l’énergie nucléaire et de l’industrie du ministère de l’Énergie, Gulmira Mursalova, la construction d’une centrale nucléaire avec deux réacteurs coûtera 10 à 12 milliards de dollars, compte tenu du renforcement sismique et de l’expansion des infrastructures.
Le nucléaire, priorité pour assurer la neutralité carbone
Pour l’instant, le Kazakhstan invite surtout les régulateurs internationaux de l’énergie nucléaire, y compris l’Agence internationale de l’énergie atomique, sur le chantier de construction de la centrale nucléaire pour évaluer l’état de préparation et assurer la sécurité des opérations de l’installation.
En 2020, le président kazakhstanais Kassym-Jomart Tokayev avait annoncé l’ engagement du pays à atteindre la neutralité carbone d’ici 2060, ce qui impliquerait le développement des centrales nucléaires et des sources d’énergie renouvelables. Mais a priori, les autorités excluent pour l’instant la solution de champs d’éoliennes, le projet était estimé peu prometteur.
Le Kazakhstan est confronté à une pénurie d’énergie de près d’au moins gigawatt. Seules les centrales nucléaires peuvent fournir une énergie essentielle et fiable, car les centrales thermiques émettent du carbone.
Selon les statistiques officielles, la centrale nucléaire couvrira 12 % de la consommation d’énergie du pays d’ici 2035.