Dans un courrier au Premier ministre du Kazakhstan, la députée Nurgul Tau a alerté sur le fait que « les héros des films étrangers propagent les valeurs d’autres pays, tandis que les dessins animés étrangers s’emparent de l’esprit de la jeune génération et empoisonnent son imaginaire ».
Vers l’interdiction de « mots idiots et vulgaires » et d’« actions grossières » au cinéma
Le 8 novembre 2023, la députée du parlement du Kazakhstan Nurgul Tau a pris sa plus belle plume pour alerter le Premier ministre, Alikhan Smailov, sur « la qualité du cinéma moderne ». « Nous avions l’habitude de dire que nous n’avions pas de cinéma, mais aujourd’hui nous faisons attention à la qualité. Et c’est tout à fait logique. Ces derniers temps, les films présentés au public contiennent beaucoup de mots idiots et vulgaires, des actions grossières qui ne correspondent pas à notre mentalité nationale. C’est particulièrement évident dans les courts-métrages diffusés sur les plateformes YouTube et Aitube.kz. Au début, cela ressemblait à une blague. Mais aujourd’hui, l’augmentation du nombre de vues montre que les spectateurs s’y habituent progressivement. C’est une grande tragédie. Nous pensons qu’il est nécessaire d’examiner la question de l’interdiction et de l’imposition de restrictions sur de telles choses par la loi », estime la députée.
Nurgul Tau s’inquiète aussi du fait que les héros des films étrangers grignotent du terrain aux héros des légendes nationales kazakhes. « Les enfants ne connaissent pas Kobyllandy et Kabanbai Batyr, mais ils reconnaissent Spider-Man et Batman. Les héros étrangers propagent les valeurs d’autres pays, les dessins animés étrangers s’emparent de l’esprit de la jeune génération et empoisonnent souvent son imaginaire », a-t-elle écrit au Premier ministre.
Pour un quota de diffusion de films kazakhs
« Le manque de contenu de qualité en kazakh pour les adolescents sur Internet entrave le développement de la langue nationale et affecte négativement la conscience des enfants. Aujourd’hui, l’internet et les téléphones portables sont devenus des outils d’éducation et d’instruction. C’est pourquoi les familles kazakhes ont de plus en plus d’enfants qui parlent d’autres langues. Tout cela constitue une lacune et une faiblesse du contenu en langue kazakhe. Les pays qui ont très tôt pris conscience du pouvoir culturel et idéologique du cinéma, des dessins animés et d’Internet accordent une grande attention à ce domaine », a poursuivi Nurgul Tau.
Enfin, « afin de soutenir les cinéastes nationaux, nous recommandons l’introduction d’un quota de diffusion de films kazakhs dans tous les cinémas, à toutes les séances, y compris aux heures de grande écoute. Ce quota devrait être introduit en tenant compte des obligations internationales du Kazakhstan et du nombre total de billets initialement vendus pour voir un film national », a proposé l’élue.
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