Alors que de nombreuses régions d’Asie sont confrontées à une implosion démographique, l’Asie centrale, et plus particulièrement le Kazakhstan, semble suivre une trajectoire différente. Depuis quelques années, Astana a fait de sa politique démographique et familial un exemple, qu’elle tente d’exporter auprès de ses voisins.

Depuis plusieurs décennies, des pays asiatiques majeurs, de Singapour à Séoul, sont confrontés à une baisse drastique de leur natalité. Cependant, le Kazakhstan et ses voisins d’Asie centrale se distinguent par une croissance démographique soutenue. D’ailleurs, lors de son discours sur l’état de la nation le 1er septembre dernier, le président Tokaïev a même annoncé que « plus de 400 000 enfants naissent chaque année au Kazakhstan« . Désormais, les autorités kazakhstanais estiment que la population du pays atteindra 20 millions d’habitants d’ici la fin de 2023.

Une politique familiale efficace

L’une des principales raisons de cette croissance démographique en Asie centrale, et notamment au Kazakhstan, est l’importance des politiques publiques accordées à la famille. Culturellement la maternité est perçue comme une véritable vocation, et elle est particulièrement valorisée. Et de son côté, l’Etat a mis en oeuvre, depuis les années 90, une batterie de mesures natalistes

Le président a également mis en avant plusieurs initiatives gouvernementales visant à soutenir la famille. Il a évoqué la mise en place de politiques pro-familiales, notamment des incitations en particulier pour les classes défavorisées afin de les aider à faire face aux défis de la parentalité.

Et cela a payé : le Kazakhstan se distingue nettement des autres pays d’Asie en matière de croissance démographique. Alors que le taux de croissance démographique prévu pour le Kazakhstan en 2023 est de 1,08%, des pays comme la Chine, le Japon, la Corée du Sud, Taiwan et la Thaïlande affichent des taux nettement inférieurs, voire négatifs.

Face à cette situation, le président Tokaïev a fait de la politique familiale du Kazakhstan un symbole politique et diplomatique. Il envisagerait même de proposer, lors de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, la tenue d’une conférence sur la démographie à Astana en 2024.