Rapatriements depuis la Syrie : mission accomplie ou presque pour les pays d’Asie centrale
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Les pays d’Asie centrale ont à peu près achevé leurs efforts pour rapatrier leurs ressortissants encore présents en Syrie. L’essentiel des personnes rapatriées sont des femmes et des enfants.

Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan… : des rapatriements réussis

Le 25 avril 2024, 47 femmes et enfants Tadjiks sont retournés au pays depuis la Syrie, à bord d’un vol spécial dans le cadre d’un programme de retour pour les victimes de l’État islamique. Il s’agissait de 15 femmes, 17 filles et 15 garçons. Ces femmes avaient été transportés jusqu’à la Syrie à l’aide des ruses et de tromperies. Quant aux enfants, la majorité d’entre eux sont nés en Syrie.

D’autres pays d’Asie centrale ont également mené des opérations de même type. Depuis début 2024, le Kirghizstan a rapatrié un total de 95 femmes et enfants. Le Kazakhstan, quant à lui, a effectué son dernier rapatriement en date le 5 juin 2024, avec le retour d’une femme et de ses quatre enfants. Au total, depuis 2019, le Kazakhstan est parvenu à rapatrier 607 de ses citoyens, dont 413 enfants.

Les camps d’Al-Hol et de Roj abrient l’essentiel des étrangers victimes de l’État islamique

Les personnes rapatriées proviennent toutes du nord de la Syrie. Les camps d’Al-Hol et de Roj, deux des plus grands camps fermés pour femmes, filles et garçons, abritent environ 56.000 personnes, dont 37.000 étrangers. Plus de la moitié de la population de ces camps sont des enfants, dont 80% ont moins de 12 ans et 30% moins de cinq ans. De plus, plus de 850 garçons sont détenus dans des prisons et autres centres de détention, y compris des centres de réhabilitation présumés dans le nord-est de la Syrie.

Ces enfants vivent dans des conditions précaires, souvent privés de soins médicaux adéquats, d’éducation et de l’accès à une vie normale. Ils ont été témoins de violences extrêmes, de frappes aériennes, de la mort et de destructions massives. Beaucoup ont souffert de la faim et de la pauvreté. En conséquence, un grand nombre d’entre eux souffrent de troubles de stress post-traumatique et d’autres traumatismes psychologiques et physiques.

Des victimes avant tout

Les experts de l’ONU insistent sur le fait que les enfants détenus dans les prisons syriennes et les camps ne sont pas des criminels, mais des victimes du terrorisme. Ils nécessitent une protection particulière conformément au droit international. Ils soulignent que les États ont l’obligation de protéger les enfants contre les mauvais traitements et autres menaces. Selon la Convention relative aux droits de l’enfant, ces enfants ne devraient pas être détenus illégalement ou arbitrairement.

Des rapports de Human Rights Watch et d’autres organisations humanitaires montrent que plus de 30 pays, y compris plusieurs États européens, ont rapatrié leurs citoyens des camps syriens. Toutefois, malgré ces efforts, beaucoup d’enfants restent dans des conditions désespérées, et la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour garantir leur sécurité et leur bien-être.

Offrir aux enfants rapatriés l’avenir qu’ils méritent

Les enfants rapatriés, notamment les plus âgés, ont souvent été endoctrinés par l’idéologie de l’État islamique et ont parfois reçu une formation militaire. Leur réhabilitation nécessite un soutien psychologique intense et des programmes de réintégration pour les aider à surmonter les traumatismes subis. Les experts insistent sur l’importance d’une approche humanitaire axée sur la protection et le bien-être des enfants, au lieu de les punir pour les actes présumés de leurs parents.

Le sort des enfants dans les camps syriens est une crise humanitaire pressante qui nécessite une action immédiate et concertée de la part de la communauté internationale. Les initiatives de rapatriement, bien que cruciales, ne sont qu’un premier pas vers la réhabilitation et la réintégration de ces jeunes vies brisées. Les gouvernements et les organisations internationales doivent travailler ensemble pour offrir à ces enfants l’avenir qu’ils méritent, loin de la guerre et des traumatismes qui ont marqué leur passé.

Illustration www.freepik.com.

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