Au Kirghizstan, les salaires des enseignants et des soignants seront doublés à partir du 1ᵉʳ avril 2026, une mesure phare annoncée par le président Sadyr Japarov à l’occasion de la session du IV Kurultai fin décembre 2025. Cette décision gouvernementale intervient dans un contexte national où les revenus du secteur éducatif et médical restent nettement inférieurs à la moyenne nationale, suscitant débats et attentes parmi les professionnels concernés.
Salaires au Kirghizstan : une augmentation de 100% pour enseignants et soignants
Selon les autorités kirghizes, la mesure prévoit une augmentation moyenne de 100% des salaires des enseignants et des médecins à partir du 1ᵉʳ avril 2026. Jusqu’à présent, ces professions faisaient face à des rémunérations jugées insuffisantes, ce qui contribuait à des difficultés de recrutement et à une insatisfaction croissante des travailleurs du social. Le président a fait savoir que cette hausse était rendue possible grâce à l’introduction d’un complément salarial présidentiel de 15.000 soms par poste, ce qui permet de porter globalement les rémunérations à un niveau deux fois supérieur à celui enregistré actuellement.
Avant la réforme, les enseignantes et enseignants kirghizes percevaient une rémunération moyenne d’environ 26.000 soms par mois, soit un peu plus de 290 euros. Avec cette hausse de 100%, ce montant devrait atteindre en moyenne près de 52000 soms, soit environ 580 euros à compter du printemps 2026. Pour les médecins, le salaire moyen actuel est approximativement 31.500 soms mensuels, équivalant à environ 350 euros. Après l’augmentation, il devrait s’établir à près de 62.500 soms, soit autour de 700 euros par mois.
Cette revalorisation ne sera toutefois pas uniforme pour tous. Par exemple, un jeune enseignant sans expérience en milieu urbain pourrait voir ses revenus progresser de 36.800 soms à environ 73.600 soms après avril 2026, soit l’équivalent de près de 820 euros. À l’inverse, un enseignant très expérimenté dans une région montagneuse pourrait atteindre jusqu’à 97.600 soms, soit environ 1.090 euros mensuels.
Dans le secteur médical, un médecin débutant sans expérience en ville pourrait passer d’environ 16.900 soms (environ 190 euros) à 42.100 soms (près de 470 euros) par mois, tandis que les praticiens très qualifiés dans des zones reculées pourraient atteindre près de 91.700 soms (environ 1.025 euros).
Attirer et retenir des professionnels qualifiés
Le Kirghizstan fait face à des difficultés pour attirer et retenir les professionnels qualifiés dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Historiquement, les salaires dans ces domaines ont été inférieurs à la moyenne nationale, ce qui a parfois conduit à des pénuries de personnel qualifié dans certaines régions rurales ou montagneuses.
L’annonce de cette augmentation intervient alors que le pays cherche à renforcer ses services publics et à améliorer les conditions de vie des citoyens, tout en répondant à des revendications croissantes de la part des travailleurs sociaux et éducatifs. Elle s’inscrit également dans un contexte budgétaire national marqué par des arbitrages entre les besoins sociaux et les contraintes des finances publiques.