En Ouzbékistan, un vaste projet de détection et de réparation des fuites de méthane transforme profondément la gestion du gaz naturel, grâce à un investissement de taille et à une coopération technique inédite. Ce programme, qui atténue massivement les émissions tout en renforçant l’efficacité énergétique du pays, marque une étape décisive au moment où le méthane s’impose comme un enjeu majeur de la transition climatique mondiale.
Un projet national pour réduire les fuites de méthane
L’Ouzbékistan mène un projet de grande ampleur pour identifier, quantifier et réparer les fuites de méthane dans l’ensemble de son réseau gazier. Cette initiative répond à l’urgence climatique, car ce gaz possède un pouvoir de réchauffement plus élevé que le CO₂ à court terme.
Le projet lancé en Ouzbékistan repose sur une coopération directe entre Climate Compass, la société publique Hududgazta’minot et divers partenaires spécialisés. Il vise à réduire les émissions de méthane en traitant méthodiquement les fuites observées dans les réseaux de distribution du pays, ce qui représente un enjeu essentiel pour la sécurité énergétique et le climat. Les équipes ont pu s’appuyer sur une méthodologie rigoureuse, combinant détection sur site, réparations rapides, suivi numérique et certification internationale. Grâce à cette approche, plus de 55.000 points de fuite ont été réparés, selon les informations publiées par cette organisation en 2025. Cette échelle d’intervention confère au projet un rôle structurant dans la modernisation du secteur gazier national, tout en contribuant significativement à l’amélioration de l’infrastructure.
De plus, l’initiative s’inscrit dans une démarche climatique intégrée, car elle est explicitement reconnue par la Global Methane Initiative comme un exemple de bonnes pratiques régionales. Le programme a aussi été enregistré dans le système Verra VCS, ce qui lui confère un cadre de vérification des réductions d’émissions particulièrement exigeant. En parallèle, le soutien opérationnel de GasGreen Asia et des investisseurs spécialisés comme Ecoeye ou EkoCarbon Services renforce la crédibilité de l’ensemble. Ainsi, l’Ouzbékistan affiche une stratégie cohérente pour limiter les émissions de méthane, tout en mobilisant des acteurs nationaux et internationaux autour d’objectifs communs concernant les fuites, la transparence et la réduction des gaz à effet de serre.
Des résultats mesurables sur l’efficacité énergétique
Les résultats obtenus témoignent d’une transformation profonde, car la réduction des fuites de méthane génère des bénéfices immédiats. D’après les estimations validées par la Global Methane Initiative, environ 400 millions de mètres cubes de gaz naturel sont désormais économisés chaque année grâce aux réparations effectuées. Ce volume correspond à une quantité qui, auparavant, se dissipait dans l’atmosphère sans atteindre les utilisateurs finaux. En intégrant ces économies au système énergétique national, le pays réduit sa dépendance aux importations et améliore la fiabilité de son réseau. Ce gain, précieux pour l’économie, est directement lié à la capacité du projet à combiner innovation technique, mécanismes de certification carbone et gestion coordonnée des infrastructures.
Sur le volet environnemental, l’effet est tout aussi déterminant, car la réduction des fuites permet d’éviter l’équivalent de 8 millions de tonnes de CO₂ par an, selon les données publiques du programme. Cet impact environnemental massif résulte de la nature même du méthane, dont le pouvoir de réchauffement dépasse largement celui du CO₂ sur une période de vingt ans. Grâce à ces chiffres, le pays franchit un jalon majeur dans ses engagements climatiques, alors que Climate Compass et ses partenaires maintiennent une dynamique d’amélioration continue. Par ailleurs, la reconnaissance du projet par la Global Methane Initiative et sa conformité aux standards internationaux comme Verra VCS assurent un niveau de transparence essentiel pour consolider la confiance dans les marchés carbone et dans les efforts nationaux de réduction des émissions.
Un investissement à impact social et climatique pour l’Ouzbékistan
L’investissement consacré à la réduction des fuites de méthane en Ouzbékistan ne repose pas uniquement sur la technologie ; il génère également des retombées sociales notables. Selon les données compilées par les développeurs du projet, environ 200 emplois qualifiés ont été créés pour assurer les missions d’ingénierie, de collecte de données, de suivi ou de coordination. Cette dynamique professionnelle, associée à la formation de nouveaux techniciens, contribue à renforcer les compétences nationales dans un domaine considéré comme stratégique. Par ailleurs, l’amélioration de la sécurité du réseau gazier réduit les risques d’explosion, de pollution locale et d’exposition des habitants aux émissions fugitives. Ainsi, le programme associe réduction des gaz à effet de serre et bénéfices sociaux directs.
Dans le même temps, le projet améliore la gouvernance environnementale du pays, car il crée un cadre durable pour mesurer, signaler et corriger les fuites de méthane, tout en consolidant la crédibilité du marché carbone local. Cette structuration repose sur l’expertise de Climate Compass et de sociétés comme EkoCarbon Services, qui assurent le lien entre les opérations sur le terrain et les systèmes internationaux de certification. Grâce à ce modèle, l’Ouzbékistan se positionne comme un acteur émergent dans la réduction des émissions de méthane, alors même que ce gaz représente un levier essentiel pour atténuer le réchauffement climatique à court terme. L’initiative démontre ainsi qu’un pays disposant d’une importante infrastructure gazière peut, en combinant innovation, coordination et investissements ciblés, réduire significativement son empreinte carbone tout en modernisant son économie énergétique.
