Ouzbékistan : un premier train Hyundai Rotem expédié depuis la Corée du Sud
train Hyundai Rotem Ouzbékistan

Le premier train à grande vitesse Hyundai Rotem destiné à la ligne Tachkent–Ourguentch–Khiva a quitté la Corée du Sud, marquant une étape majeure pour le réseau ferroviaire ouzbek. Ce nouvel équipement doit transformer l’expérience de voyage, grâce à un train plus rapide, plus spacieux et mieux adapté aux longues distances.

Le train à grande vitesse, un investissement stratégique pour relier Tachkent à Khiva

Le 10 décembre 2025, l’Ouzbékistan a assisté au départ de son premier train à grande vitesse Hyundai Rotem depuis le port coréen de Masan. Cet envoi inaugure une série de six rames commandées par les Chemins de fer d’Ouzbékistan, avec l’objectif affirmé d’accélérer la modernisation de la ligne reliant Tachkent à Khiva. La réduction du temps de parcours constitue un élément central de cette stratégie, alors que le gouvernement cherche à répondre à la croissance de la demande interne et touristique.

Le contrat signé en juin 2024 entre les Chemins de fer d’Ouzbékistan et Hyundai Rotem prévoit la livraison de six trains à grande vitesse, soit quarante-deux voitures. Cet accord s’inscrit dans une politique ambitieuse de renouvellement du matériel roulant, menée parallèlement à l’ouverture de nouvelles lignes touristiques et interrégionales. Parce que la modernisation du corridor Tachkent–Ourguentch–Khiva dépend largement de la fiabilité du matériel, les autorités ont privilégié un constructeur capable de livrer rapidement, ce que Hyundai Rotem a démontré en terminant le premier train en seulement dix-sept mois.

En conséquence, la livraison initiale prévue pour mars 2026 a été avancée à janvier-février 2026, un signal fort adressé à l’industrie ferroviaire régionale. Ce calendrier accéléré sert directement la stratégie de l’Ouzbékistan, qui mise sur des liaisons rapides entre les grandes villes et les pôles touristiques. De plus, l’arrivée de ce premier train renforce la place du constructeur sud-coréen, déjà présent sur d’autres projets d’électrification en Asie centrale.

La rame inaugurale, baptisée « Jaloliddin Manguberdi », a été expédiée depuis Masan lors d’une cérémonie officielle qui a réuni responsables de Hyundai Rotem et représentants ouzbeks. Ce train, composé de sept voitures, peut accueillir 351 passagers et atteindre une vitesse de 250 km/h. Ces performances le placent dans la catégorie des trains rapides continentaux, conçus pour fonctionner dans des environnements à fortes contraintes climatiques. En effet, Hyundai Rotem a développé des systèmes de ventilation, de filtration et d’isolation adaptés aux zones poussiéreuses et chaudes de l’Ouzbékistan.

Ces spécificités techniques jouent un rôle majeur dans la fiabilité et la durabilité du parc ferroviaire national. Ainsi, la largeur de voie de 1.520 mm, standard en Asie centrale, a été intégrée dès la phase de conception, permettant au train de circuler sans adaptation supplémentaire. Grâce à ces choix, les autorités espèrent assurer un service stable malgré des conditions parfois extrêmes.

Le confort et la vitesse au cœur de la transformation du corridor ferroviaire

L’attractivité de la nouvelle liaison repose autant sur la vitesse que sur le confort du train, une combinaison qui veut rivaliser avec les trajets routiers et aériens. La réduction du temps de parcours est particulièrement marquante : le trajet Tachkent–Khiva, aujourd’hui long de quatorze heures, devrait passer à environ sept heures trente. Cette diminution spectaculaire répond aux attentes des voyageurs réguliers comme des touristes qui visitent l’une des villes historiques les plus emblématiques du pays. En améliorant ainsi la fluidité des déplacements, les Chemins de fer d’Ouzbékistan espèrent capter une part importante du trafic interrégional.

Par ailleurs, le design intérieur du train reflète les standards actuels des trains à grande vitesse internationaux : allées élargies, sièges inclinables, espaces pour bagages volumineux et systèmes de divertissement embarqués. Même si les médias ne détaillent pas tous les équipements, ils insistent sur les gains de confort offerts par cette nouvelle génération de rames. Ces améliorations devraient favoriser l’usage du rail pour des trajets de moyenne et longue distance, notamment sur les lignes touristiques où l’expérience de voyage joue un rôle déterminant.

Le renforcement du parc ferroviaire s’inscrit également dans une volonté de soutenir le dynamisme économique régional. En réduisant les durées de déplacement, l’Ouzbékistan rapproche ses centres urbains, facilite les déplacements professionnels et encourage la mobilité interne. De même, l’intégration de Khiva dans un réseau rapide permettra de stimuler le secteur hôtelier et les activités annexes, car la ville reste l’une des plus visitées du pays. Pour leurs promoteurs, ces trains Hyundai Rotem doivent ainsi contribuer à la cohésion territoriale tout en respectant des normes modernes de sécurité et de rendement énergétique.

Le choix du constructeur sud-coréen répond aussi à des impératifs industriels. En effet, les accords prévoient un accompagnement technique et des transferts de compétences au bénéfice des équipes ouzbèkes, même si les sources ne fournissent pas davantage de précisions. Ce partenariat est considéré comme un levier pour consolider à long terme les capacités nationales de maintenance, indispensables pour exploiter des trains rapides sur des réseaux étendus.

Par Rodion Zolkin
Le 12/11/2025

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