Personnes handicapées au Kirghizstan : l’emploi progresse lentement mais sûrement
personnes handicapées

Au Kirghizstan, l’emploi des personnes handicapées avance lentement, toutefois régulièrement, au fil des politiques publiques déployées depuis cinq ans. Ainsi, selon les autorités, plus de 1.500 personnes en situation de handicap ont retrouvé une place durable dans le monde du travail. Pourtant, malgré ces progrès, l’emploi des handicapés reste un défi structurel, car l’exclusion professionnelle demeure forte, cependant les signaux récents sont clairement positifs.

Accès à l’emploi des personnes handicapées : une progression mesurée mais continue

Le ministère du Travail du Kirghizstan a rendu publics de nouveaux chiffres sur l’emploi des personnes handicapés. Depuis 2020, 1.584 personnes ont accédé à un poste permanent, dont 806 femmes, selon les données officielles du ministère du Travail. Or, si cette dynamique est réelle, toutefois elle s’inscrit dans un pays où le handicap continue de peser lourdement sur l’intégration professionnelle.

L’emploi des handicapés au Kirghizstan a connu une amélioration régulière depuis cinq ans, néanmoins le rythme demeure prudent. En 2020, 175 handicapés ont été embauchés, puis 232 en 2021, 263 en 2022, 292 en 2023, et 341 en 2024. En outre, pour les dix premiers mois de 2025, 221 nouveaux emplois ont déjà été enregistrés, donc la tendance reste orientée à la hausse. Toutefois, malgré cette évolution positive, l’emploi des handicapés reste encore très marginal à l’échelle nationale.

Ces chiffres globaux traduisent également une dimension genrée du handicap sur le marché du travail. Sur les 1.584 handicapés embauchés entre 2020 et octobre 2025, 806 sont des femmes, soit un peu plus de la moitié. Ainsi, l’emploi des femmes handicapées progresse lui aussi, cependant leur accès au travail reste souvent plus fragile, car le handicap, combiné aux inégalités de genre, renforce les obstacles à l’insertion professionnelle, tandis que les dispositifs de soutien restent encore inégalement répartis.

Au Kirghizstan, l’État a mis les bouchées doubles pour l’emploi des personnes handicapées

Pour accompagner l’emploi des handicapés, l’État kirghize s’appuie sur plusieurs instruments financiers et sociaux. En 2025, 51 millions de soms (soit 531.000 euros) ont été alloués aux services destinés aux personnes en situation de handicap. De plus, 14.730 assistants personnels sont aujourd’hui employés pour fournir une aide directe aux personnes handicapées. Ainsi, ces mécanismes de soutien visent à lever une partie des freins matériels à l’emploi des handicapés, toutefois leur portée reste encore insuffisante à l’échelle du pays.

Par ailleurs, le ministère du Travail a renforcé l’encadrement juridique de l’emploi des handicapés en rappelant les obligations de quota imposées aux employeurs. Depuis novembre 2025, les entreprises kirghizes de plus de 25 salariés sont formellement tenues de réserver des postes aux personnes en situation de handicap, selon un rappel officiel du ministère. Ainsi, cette mesure vise à contraindre le marché à s’ouvrir davantage, cependant son application concrète dépend encore largement des contrôles et de la volonté des employeurs, tandis que les associations de défense des handicapés réclament un suivi plus strict.

L’emploi des handicapés repose également sur des outils administratifs et numériques récemment modernisés. Le portail public de l’emploi Zanyatost.kg diffuse désormais un modèle officiel de contrat de travail spécifiquement adapté aux personnes handicapées. Ainsi, cet outil vise à simplifier l’accès des handicapés à l’emploi, toutefois son usage demeure encore limité dans les régions rurales, où l’accès au numérique reste inégal, tandis que l’accompagnement personnalisé fait souvent défaut.

En complément, les autorités ont multiplié les événements de concertation autour de l’emploi de personnes handicapées. Le 18 mars 2025, un grand rassemblement s’est tenu à Bichkek, réunissant représentants du ministère, employeurs et responsables politiques pour débattre des politiques d’insertion professionnelle, selon le ministère du Travail. Ainsi, ces échanges visent à mieux coordonner les acteurs de l’emploi, cependant les résultats concrets dépendent encore de la transformation de ces discussions en décisions opérationnelles, tandis que les handicapés attendent surtout des emplois effectifs et durables.

Illustration www.freepik.com.

Par Rodion Zolkin
Le 12/05/2025

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