En Ouzbékistan, un nouveau satellite dopé à l’intelligence artificielle s’apprête à transformer la surveillance environnementale et agricole. Baptisé Samarkand-2028, ce satellite marque une étape majeure dans l’entrée du pays dans l’ère des technologies spatiales avancées. Grâce à des capteurs hyperspectraux et à des algorithmes embarqués, ce satellite promet une lecture fine du territoire, de l’air aux cultures, tout en s’inscrivant dans une coopération stratégique avec la Chine.
Le satellite Samarkand-2028, vitrine technologique de l’Ouzbékistan
Le projet Samarkand-2028 positionne l’Ouzbékistan comme un nouvel acteur émergent de la course spatiale régionale. Ce satellite, développé sous l’égide de l’agence spatiale nationale Uzbekcosmos, repose sur une combinaison inédite de télédétection avancée et d’intelligence artificielle embarquée. Dès 2026, ce satellite doit fournir des données stratégiques pour l’environnement, l’agriculture et la gestion du territoire.
D’abord, ce satellite repose sur une architecture d’observation hyperspectrale, ensuite intégrée à des outils d’intelligence artificielle conçus localement. Ainsi, contrairement à de nombreux systèmes classiques, ce satellite ne se contente pas de collecter des images brutes. Il les analyse directement en orbite. Cependant, cette capacité de traitement embarqué réduit fortement les délais d’exploitation. Par conséquent, les données issues du satellite pourront être exploitées presque en temps réel pour les politiques publiques, notamment dans l’agriculture et l’environnement. En outre, ce positionnement technologique place l’Ouzbékistan dans une dynamique comparable à celle de plusieurs puissances spatiales émergentes. Pourtant, le défi reste immense, car il s’agit du premier satellite de cette nature pour le pays.
Ensuite, l’originalité de ce satellite réside aussi dans ses algorithmes spécialisés. « Nous fournirons pour ce satellite notre modèle de détermination de la végétation du coton et des cultures céréalières », a expliqué Oleg Pekos, premier adjoint du ministre des Technologies numériques. Autrement dit, le satellite sera capable de distinguer, par analyse automatisée, l’état de cultures stratégiques. Ainsi, l’intelligence artificielle intégrée permet d’anticiper les rendements, de détecter les stress hydriques et, par conséquent, d’adapter les politiques agricoles. De plus, ce traitement autonome limite la dépendance aux centres de données étrangers, ce qui renforce la souveraineté numérique de l’Ouzbékistan.

© Президент Республики Узбекистан
Cartographier la pollution atmosphérique en temps réel
Avant tout, ce satellite vise le suivi environnemental à grande échelle. D’une part, grâce à ses capteurs hyperspectraux, le satellite pourra mesurer avec précision la qualité de l’air. D’autre part, en combinant ces mesures à l’intelligence artificielle, les autorités pourront cartographier la pollution atmosphérique sans délai. Ainsi, les zones urbaines, mais aussi industrielles, seront suivies en continu. Cependant, ce suivi n’est pas seulement théorique. Il doit permettre d’orienter les décisions sanitaires et, en parallèle, d’adapter les politiques de transport et d’aménagement. En outre, le satellite offrira un outil de vérification indépendant pour les engagements environnementaux nationaux. Pourtant, la fiabilité de ces modèles dépendra de la qualité des données injectées dans les algorithmes.
Par ailleurs, ce satellite jouera un rôle clé dans la gestion des forêts et des terres agricoles. Grâce à l’intelligence artificielle, le satellite pourra détecter automatiquement les coupes illégales, les départs de feu ou encore la dégradation progressive des sols. Ainsi, l’Ouzbékistan vise une surveillance continue de territoires difficiles d’accès. De plus, le satellite doit permettre d’optimiser l’irrigation, enjeu majeur dans un pays marqué par le stress hydrique. En conséquence, les données issues du satellite alimenteront directement les systèmes de gestion de l’eau. Toutefois, ce déploiement suppose une interconnexion efficace entre le secteur spatial, les ministères et les collectivités locales.
Le satellite Samarkand-2028 au cœur d’une coopération sino-ouzbèke structurante
Sur le plan industriel, ce satellite est le fruit d’un partenariat stratégique entre Uzbekcosmos et l’entreprise chinoise STAR.VISION. Le mémorandum de coopération a été signé le 24 novembre 2025. Ainsi, ce satellite s’inscrit dans une logique de transfert de compétences. Cependant, l’Ouzbékistan insiste sur le développement local de l’intelligence artificielle embarquée. En d’autres termes, la structure du satellite bénéficie d’un appui technologique chinois, tandis que les modèles algorithmiques sont développés par les ingénieurs ouzbeks. En outre, cette coopération permet de réduire les coûts d’accès à l’orbite, même si aucun montant officiel n’a été communiqué. Pourtant, cet équilibre entre partenariat et autonomie reste l’un des principaux enjeux du satellite.
Enfin, le nom même de ce satellite, Samarkand-2028, porte une dimension diplomatique. Il fait référence à l’accueil par l’Ouzbékistan du Congrès international d’astronautique prévu à Samarkand en 2028. Ainsi, ce satellite devient un symbole de visibilité internationale. De plus, le lancement est annoncé pour 2026, ce qui place le pays dans un calendrier technologique ambitieux. Par conséquent, ce satellite servira de démonstrateur avant l’échéance de 2028. En outre, il doit contribuer à positionner l’Ouzbékistan comme un hub technologique régional en Asie centrale. Toutefois, la réussite dépendra de la capacité du pays à exploiter durablement les données produites par ce satellite.
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