Alors que la pollution atmosphérique s’intensifie dans les grandes villes ouzbèkes, les autorités imposent désormais un virage réglementaire sans précédent : toutes les principales installations industrielles du pays devront réduire leurs émissions de polluants de moitié d’ici le 1er décembre 2025, une mesure qui s’accompagne d’exigences strictes, de contrôles renforcés et de sanctions pouvant aller jusqu’à la fermeture administrative.
Ouzbékistan : des exigences inédites pour réduire les émissions industrielles
Le 1er décembre 2025 marquera une étape déterminante dans la lutte contre la pollution atmosphérique en Ouzbékistan, puisque c’est à cette date que le gouvernement impose aux sites industriels une baisse de 50% de leurs émissions afin d’améliorer la qualité de l’air. Cette décision intervient alors que les épisodes de pollution aux PM2,5 se multiplient. Les autorités affirment que l’urgence environnementale oblige désormais à des actions rapides, malgré les fêtes de fin d’année qui approchent et malgré les contraintes opérationnelles pour les entreprises.
Pour réduire les émissions, le Comité national pour l’écologie et le changement climatique impose une série d’obligations techniques et organisationnelles, qui doivent être intégralement appliquées malgré les difficultés rencontrées par certaines industries. La principale obligation est de réduire les émissions de substances nocives de moitié d’ici le 1er décembre 2025. Cette demande s’inscrit dans un plan global qui prévoit notamment l’installation d’équipements modernes de dépoussiérage et de filtration, un point essentiel pour limiter la dispersion des polluants dans les zones proches des quartiers d’habitation où les familles préparent leurs décorations pour les fêtes. Les autorités considèrent que seuls des dispositifs performants, correctement entretenus et intégrés aux systèmes de surveillance nationaux permettront de réduire durablement la pollution atmosphérique.
En parallèle, les entreprises devront installer des stations automatiques de mesure des émissions afin de transmettre en continu des données aux autorités environnementales. Les zones sanitaires adjacentes aux complexes industriels devront, elles aussi, être équipées de postes fixes de surveillance. Cette démarche vise à améliorer la transparence des opérations industrielles, tout en créant un dispositif d’alerte permettant d’anticiper les situations de dépassement des normes, par exemple lors d’épisodes météorologiques défavorables. Ces obligations techniques s’ajoutent aux mesures temporaires déjà prévues par la loi en cas de stagnation atmosphérique, lorsque les émissions peuvent, selon gov.uz, être soumises à des restrictions supplémentaires pour protéger les habitants profitant de leurs jardins ou des espaces publics.
Pression réglementaire et sanctions : le gouvernement serre la vis
Au 1er décembre 2025, les entreprises qui ne respecteront pas les obligations verront leurs paiements compensatoires pour pollution augmenter « en cinq fois ». Cette multiplication par 5 des pénalités constitue un changement majeur, destiné à rendre la pollution plus coûteuse que l’investissement dans des technologies propres. Les autorités indiquent également que les exploitants pourront être temporairement suspendus pour une durée maximale de dix jours ouvrables en cas de manquements répétés. Pour les industries les plus problématiques, une procédure de fermeture définitive pourra même être engagée, bien que cette mesure ne soit envisagée qu’en dernier recours.
La pression réglementaire reste toutefois progressive : les entreprises classées en catégorie I devront appliquer l’ensemble des nouvelles normes d’ici le 1er janvier 2026, tandis que celles de catégorie II auront jusqu’au 1er juillet 2026. Ces échéances s’ajoutent à l’obligation générale d’abaisser de moitié les émissions dès le 1er décembre. Les autorités affirment que ce calendrier permet d’éviter une désorganisation complète des activités productives, notamment en période hivernale où les besoins énergétiques augmentent. Néanmoins, les entreprises qui tenteraient de contourner le dispositif, par exemple en cachant des installations défaillantes ou en manipulant les données transmises aux services de contrôle, s’exposeraient selon gov.uz à des sanctions administratives et même pénales. Les fêtes de fin d’année, avec leur traditionnel pic de production dans certains secteurs, ne constituent donc pas une excuse valable aux yeux du gouvernement.
Une stratégie plus large pour assainir l’air et renforcer la surveillance
La réduction immédiate des émissions industrielles ne représente qu’un volet d’un plan national plus large visant à améliorer la qualité de l’air dans l’ensemble de l’Ouzbékistan. Il faut savoir que la pollution atmosphérique s’est aggravée ces cinq dernières années, en raison à la fois de la croissance urbaine, de la hausse de la consommation énergétique et des phénomènes naturels. La part particulièrement élevée de la poussière naturelle — jusqu’à 36% des particules PM2,5 — complique l’action des autorités, puisque les épisodes de tempêtes de sable s’ajoutent aux émissions combinées des transports et de l’industrie. Dans ce contexte, le gouvernement estime que seule une politique intégrée, couvrant à la fois la surveillance, la réduction des polluants et la prévention des risques météorologiques, permettra d’obtenir des résultats tangibles.
Afin de mieux contrôler la dynamique des émissions, les autorités exigent l’installation de réseaux de mesure capables de fonctionner 24 heures sur 24 et d’alimenter une base de données centralisée. Ces stations automatiques, dont la mise en place incombe aux entreprises, permettront de déclencher rapidement des mesures d’urgence lorsque des conditions météorologiques défavorables sont anticipées, conformément à l’article 24 de la loi sur la protection de l’air atmosphérique. Cette anticipation est particulièrement importante durant l’hiver, période où les concentrations de polluants augmentent naturellement. Les habitants pourront ainsi être mieux informés, tandis que les entreprises devront ajuster leur activité, même si cela perturbe parfois certaines animations de fêtes ou les travaux de préparation dans les jardins industriels et urbains.
