L’Ouzbékistan vient d’adopter la norme nationale O‘zMSt 520:2025 pour un système unifié de sécurité civile, visant à renforcer la prévention face aux catastrophes naturelles dans tout le pays.
Les exigences vis-à-vis des équipements d’alerte sont désormais clairement définies
L’Ouzbékistan a officiellement approuvé une norme technique nationale pour les systèmes d’alerte précoce. Cette décision marque un tournant dans la politique de sécurité civile du pays, en répondant aux besoins croissants de résilience face aux catastrophes naturelles. L’Ouzbékistan entend désormais harmoniser ses dispositifs d’alerte et d’information avec des critères techniques unifiés pour mieux réagir aux crises.
La norme O‘zMSt 520:2025 « Protection civile. Système d’alerte et d’information de la population. Exigences techniques générales » fixe un cadre technique homogène pour tous les systèmes d’alerte en Ouzbékistan. Elle prescrit les spécifications pour les équipements d’alerte, leur classification selon leur fonction, leur usage aussi bien dans les systèmes existants que dans ceux à construire, ainsi que les règles de passation des marchés, les contrôles qualité et les tests.
L’adoption de ce standard répond à plusieurs enjeux stratégiques :
- assurer l’interopérabilité des équipements et éviter les incompatibilités techniques entre les systèmes régionaux ;
- simplifier la gestion des opérations, la maintenance, les tests et les contrôles ;
- favoriser l’intégration des technologies avancées et réduire les coûts opérationnels par la standardisation.
Ce dispositif s’inscrit dans le contexte de renforcement du système d’alerte multi-risques du pays, afin d’anticiper et d’alerter la population face à des dangers naturels tels que les tremblements de terre, les inondations, les glissements de terrain, les avalanches ou la sécheresse.
Des stations météorologiques automatisées et un personnel formé
L’adoption de la norme O‘zMSt 520:2025 s’insère dans un projet plus large baptisé « Renforcement du système d’alerte précoce multirisques afin d’accroître la résilience des communautés ouzbèkes face aux risques liés au changement climatique ». Ce projet, actif de 2021 à 2027, est financé par le Green Climate Fund (GCF) à hauteur de 9,9 millions de dollars, avec un cofinancement de 30,6 millions de dollars apporté par l’Ouzbékistan via Uzhydromet et le MES.
Au 31 août 2024, plusieurs résultats concrets étaient déjà obtenus :
- 25 stations météorologiques automatisées, 10 stations photoélectriques et 47 dispositifs spécialisés de mesure hydrique ont été installés et sont opérationnels dans sept régions du pays ;
- 450 spécialistes issus de l’office hydrométéorologique et d’autres ministères ont été formés à l’usage de ces nouveaux équipements ;
- 6 centres opérationnels territoriaux du MES ont été équipés pour coordonner les alertes hydrométéorologiques, inondations, avalanches ou sécheresses.
L’ambition du projet est de transformer le système d’alerte réactif en un système proactif, orienté vers l’impact, capable de relier les prévisions de danger aux données socio-économiques locales.
Garantir le « dernier kilomètre », un défi à ne pas sous-estimer
La nouvelle norme doit faciliter la mise à niveau technique, mais son succès dépendra de la capacité à la décliner sur le terrain. L’intégration dans les zones rurales et montagneuses est cruciale, notamment pour les régions à fortes pentes ou vulnérables aux tremblements de terre ou aux glissements de terrain.
Dans ce contexte, des initiatives complémentaires voient le jour. Par exemple, UNESCO a équipé des écoles rurales dans les villages de Pskem et Tepar en stations météorologiques et a introduit des cours de sensibilisation aux glissements de terrain et coulées de boue pour mieux préparer les communautés locales.
Par ailleurs, en mai 2025, un système national de surveillance de la sécheresse reposant sur des données satellitaires a été lancé dans le cadre d’une collaboration avec l’UNESCAP. Ce dispositif vise à anticiper les risques liés à la sécheresse, un autre volet des catastrophes naturelles pris en compte dans la stratégie de résilience.
Un défi majeur restera de garantir le « dernier kilomètre » : que les alertes parviennent efficacement aux populations isolées, y compris via SMS, sirènes, panneaux locaux, radios communautaires, ou tout autre canal adapté. Le standard, bien que puissant, devra être complété par des protocoles de diffusion adaptés aux réalités locales.
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