Lors de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, Volodymyr Zelensky a rencontré son homologue kazakhstanais afin de discuter de l’issue de la guerre en Ukraine, de la reconstruction postconflit et des modalités d’un dialogue de paix.
Guerre en Ukraine : Kassym-Jomart Tokaïev conseille à Volodymyr Zelensky d’accélérer les efforts dimplomatiques avec la Russie
Le 23 septembre 2025, dans le cadre de la grand-messe diplomatique qu’est l’Assemblée générale de l’ONU à New York, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rencontré Kassym-Jomart Tokaïev, le président de la République du Kazakhstan. Alors que la guerre en Ukraine perdure, cette occasion visait à consolider le soutien international, à échanger des propositions concrètes de coopération, et à faire avancer les perspectives de paix. Le mot d’ordre : traduire le discours en actes face à l’agression russe.
Volodymyr Zelensky a remercié le Kazakhstan pour son appui à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Il a redit que « la tâche clé maintenant est d’atteindre une paix juste et durable avec des garanties de sécurité fiables ». En outre, il a souligné qu’un format de négociation au niveau de chefs d’État est préférable, malgré les obstacles posés par la Russie, qui continue d’imposer des conditions pour éviter toute entente directe. De son côté, Kassym-Jomart Tokaïev s’est montré solidaire. Il a assuré un soutien complet du Kazakhstan à l’Ukraine et insisté sur la nécessité d’accélérer le retour à la paix. Il a appelé à renforcer l’effort diplomatique pour créer des conditions propices aux négociations, même dans ce contexte hautement tendu. Il a également évoqué l’importance de la coopération humanitaire et économique entre les deux pays.
Les deux chefs d’État ont aussi abordé ensemble les contributions internationales dans la guerre : Volodymyr Zelensky a exposé les efforts ukrainiens et ceux de ses alliés (États-Unis, Europe) pour mettre fin aux hostilités et stopper les pertes humaines.
Kassym-Jomart Tokaïev propose le Kazakhstan comme lieu de rencontre entre Zelensky et Poutine
Au-delà du conflit, l’entretien a mis en lumière les ambitions de coopération entre l’Ukraine et le Kazakhstan. Les deux présidents ont discuté des secteurs prioritaires : commerce, économie, reconstruction. Zelensky a fait part de l’intérêt des compagnies kazakhstanaises à intervenir dans les programmes de relèvement ukrainiens, particulièrement dans les infrastructures sociales, énergétiques et de logement. Le Kazakhstan pourrait ainsi participer activement à la reconstruction du pays assiégé. Kassym-Jomart Tokaïev a explicitement évoqué la proposition de proposer le Kazakhstan comme plateforme possible pour les pourparlers entre l’Ukraine et la Russie, sans se poser en médiateur direct. « Si les dirigeants de la Russie et de l’Ukraine souhaitent venir au Kazakhstan, nous fournirons tous les services nécessaires pour assurer le succès des pourparlers », a-t-il assuré. Il a toutefois nuancé que l’établissement de conditions préalables est impératif pour un dialogue effectif. Volodymyr Zelensky a répondu être prêt à se tenir à tout lieu de dialogue — à l’exception de Moscou — y compris au Kazakhstan, si les conditions sont remplies.

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Guerre en Ukraine : le Kazakhstan souhaite jouer un rôle discret mais stratégique
Cet entretien entre Zelensky et Tokaïev à New York s’inscrit dans une stratégie diplomatique de l’Ukraine visant à diversifier ses soutiens au-delà de l’axe occidental. En s’ouvrant sur l’Asie centrale, Volodymyr Zelensky cherche à renforcer la légitimité multilatérale de son pays. Kassym-Jomart Tokaïev, quant à lui, place le Kazakhstan sur la scène internationale comme un pays prêt à faciliter — sans se substituer — des dialogues critiques.
L’offre de plateforme pour des négociations de paix marque la volonté du Kazakhstan de jouer un rôle discret mais stratégique. Dans le climat actuel, même un espace neutre peut devenir un catalyseur diplomatique. En plus, l’accent mis sur la reconstruction ukrainienne permet à Astana de projeter son poids économique dans une Ukraine rebâtie.
L’aspect militaire est moins approfondi dans les comptes rendus, mais il transparait que Volodymyr Zelensky cherche à mobiliser le soutien sur les garanties de sécurité, un élément clé dans toute proposition de cessez-le-feu ou accord durable. Le risque reste élevé : toute proposition non crédible vis-à-vis de Moscou pourrait être rejetée ou torpillée.