Loi contre le blanchiment : le Kazakhstan renforce son arsenal législatif
lutte contre le blanchiment

Le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, a signé le 19 septembre 2025 une loi majeure visant à intensifier la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Ce texte, qui modifie en profondeur plusieurs dispositions législatives existantes, élargit le champ du contrôle étatique et introduit de nouvelles obligations pour les acteurs économiques jugés sensibles.

Un cadre légal élargi face au blanchiment et au financement du terrorisme

En promulguant ce texte, le chef de l’État a voulu répondre aux pressions croissantes des instances internationales et nationales sur la transparence financière. La nouvelle loi introduit des modifications et compléments dans la législation relative à « la lutte contre la légalisation des revenus criminels, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive ». Ainsi, plusieurs secteurs entrent désormais dans le périmètre renforcé de surveillance. Les opérations liées aux actifs numériques et aux biens culturels font l’objet d’un contrôle accru, de même que l’activité des organisations à but non lucratif. Cette extension vise à réduire les risques d’utilisation de ces canaux comme vecteurs de blanchiment ou de transfert illicite de fonds.

Renforcement du contrôle sur les institutions financières

Les nouvelles dispositions mettent également l’accent sur la gouvernance interne des établissements financiers. Une attention particulière est accordée au contrôle des dirigeants d’institutions financières afin d’empêcher leur implication dans des schémas de blanchiment.

Concrètement, cela signifie que les autorités disposeront de moyens accrus pour évaluer la probité des dirigeants et empêcher les structures financières de servir de relais aux circuits clandestins. Par ailleurs, les entreprises dont les bénéficiaires effectifs ont déjà été condamnés pour des faits de blanchiment ou de financement du terrorisme seront soumises à des règles encore plus strictes.

Vers une surveillance systémique et numérique accrue

La loi ne se limite pas aux personnes physiques ou morales : elle instaure également une obligation pour les organes de l’État de procéder à une évaluation régulière des risques. Ces contrôles permettront d’orienter les efforts de surveillance et de cibler les secteurs jugés vulnérables. « Les administrations de l’État sont tenues d’évaluer régulièrement les risques et de renforcer le contrôle des organisations supervisées », peut-on lire dans le texte de la nouvelle loi.

Enfin, la dimension numérique constitue une nouveauté centrale. Le texte prévoit des mesures spécifiques de cybersécurité et de suivi des opérations suspectes, un volet jugé essentiel dans un contexte où le blanchiment par cryptomonnaies ou via plateformes dématérialisées prend une ampleur croissante. Des mesures sont prévues pour renforcer la sécurité numérique et surveiller les opérations suspectes.

Illustration www.freepik.com.

Par Païsiy Ukhanov
Le 09/20/2025

Newsletter

Pour rester informé des actualités de l’Asie centrale