Hachar 2025 : deux journées de solidarité et de propreté en Ouzbékistan
hachar

À la fin de l’été, l’Ouzbékistan se prépare à accueillir un hachar national inédit, prévu les 22 et 23 août 2025. Cette mobilisation volontaire, ancrée dans la culture de l’Asie centrale, vise à transformer les quartiers, embellir les espaces publics et renforcer la solidarité sociale.

Le hachar, une tradition ancrée dans la culture de l’Ouzbékistan

Les autorités de l’Ouzbékistan ont confirmé l’organisation d’un hachar à l’échelle nationale les 22 et 23 août 2025. Cette initiative, inscrite dans une tradition communautaire ancienne, sera l’occasion d’associer habitants, institutions et associations autour d’actions de nettoyage et d’embellissement, selon une résolution adoptée par le Cabinet des ministres.

Le hachar, terme profondément enraciné dans les sociétés d’Asie centrale, désigne une pratique collective où les habitants se réunissent pour effectuer bénévolement des travaux d’intérêt commun. Bien plus qu’un simple nettoyage, il incarne un esprit de solidarité, de respect du voisinage et de soin apporté au cadre de vie. Dans l’Ouzbékistan contemporain, il conserve toute son importance, notamment pour renforcer la cohésion sociale dans les mahallas, ces quartiers communautaires au cœur du tissu urbain et rural.

L’événement de 2025 se tiendra sous le slogan officiel « Une mahalla bien entretenue et prospère est l’ornement du pays ». Cette formule illustre l’ambition des autorités : encourager les citoyens à s’approprier leur environnement et à faire de la propreté un symbole de fierté nationale. Les organisateurs insistent sur la dimension strictement volontaire du hachar.

Des actions concrètes dans tout le pays

Le programme annoncé pour les 22 et 23 août est ambitieux. Les participants interviendront dans une large gamme de lieux publics : cours d’immeubles, mahallas, places, trottoirs, rues, aires de jeux pour enfants, guzar (centres communautaires), lieux de pèlerinage et cimetières. Ces opérations comprennent aussi bien le ramassage des déchets que le blanchiment des arbres et leur taillage afin de donner une nouvelle image aux quartiers.

Par ailleurs, une attention particulière sera portée aux populations vulnérables. Les foyers à faible revenu, les personnes âgées isolées et les citoyens en situation de handicap bénéficieront de travaux de réparation ou de nettoyage ciblés. Cette orientation sociale montre que le hachar dépasse la simple logique esthétique : il vise également à améliorer concrètement les conditions de vie des plus fragiles.

Sécurité, encadrement et règles strictes

Si l’enthousiasme est au rendez-vous, les autorités soulignent la nécessité de garantir la sécurité. Le décret interdit expressément d’organiser des nettoyages dans des zones considérées comme dangereuses : routes à fort trafic, chantiers, plans d’eau, toits, zones côtières et sites industriels. Cette mesure vise à prévenir les accidents qui avaient par le passé suscité des critiques contre certaines campagnes de volontariat.

De plus, les autorités locales, épaulées par des organisations responsables, se chargeront de l’évacuation des déchets vers des sites spécialement désignés. Cette logistique doit permettre d’éviter que les dépôts sauvages ne compromettent les efforts de propreté. Les municipalités mettront également à disposition le matériel technique nécessaire. Les participants recevront des outils adaptés et travailleront sous des consignes précises, conformes aux normes de sécurité et de protection du travail.

Enfin, la dimension volontaire est réaffirmée avec insistance. L’Ouzbékistan, longtemps critiqué pour l’usage du travail forcé dans l’agriculture, veille désormais à afficher une image de modernité et de respect des droits. Dans le cadre d’un hachar, nul ne peut être contraint à participer à des travaux publics ou agricoles.

Illustration www.freepik.com.

Par Païsiy Ukhanov
Le 08/19/2025

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