Au Kazakhstan, le gouvernement vient de trancher : plus aucune carte SIM ne sera délivrée sans authentification biométrique.
Souscription de carte SIM : la biométrie arrive !
L’identification biométrique sera bientôt obligatoire pour souscrire une ligne téléphonique au Kazakhstan. Cette mesure, défendue par le ministère du Développement numérique, vise à enrayer les fraudes croissantes par téléphone et à renforcer le contrôle des communications mobiles sur l’ensemble du territoire.
Les citoyens doivent désormais soumettre une image de leur visage ou une autre donnée biométrique pour toute souscription de carte SIM, y compris dans le cadre de démarches à distance. Il ne s’agit pas d’un simple renforcement administratif : cette obligation constitue un changement de paradigme dans la gestion de l’identité numérique au Kazakhstan.
Objectif affiché : couper court à la fraude
En toile de fond de cette mesure se profile une volonté claire : endiguer les arnaques téléphoniques. En particulier, les autorités souhaitent démanteler les réseaux qui utilisent des identités fictives pour contracter des crédits, propager des escroqueries ou contourner les dispositifs de surveillance.
Le dispositif inclut la création de centres antifraude interconnectés avec la Banque nationale, ainsi qu’une plateforme nationale de contrôle de l’accès aux données personnelles. Plus de 70% des systèmes d’information publics sont déjà reliés à ce dispositif de supervision automatisée.
Les opérateurs de télécommunications ont été priés de transmettre directement les données d’authentification au centre antifraude, dans un effort coordonné de centralisation et de détection précoce.
Une législation punitive encadrant la carte SIM
Les nouvelles règles ne se contentent pas d’instaurer un cadre biométrique. Elles s’accompagnent de sanctions sévères pour toute infraction. Ainsi, le partage de carte SIM, la souscription sous fausse identité ou l’utilisation de dispositifs du type SIM-box (boîtiers permettant de détourner les appels via Internet) sont dorénavant passibles de poursuites. Une limite de 10 cartes SIM par citoyen est désormais fixée. Au-delà, un justificatif d’usage professionnel est exigé. Cette restriction vise à éviter les pratiques frauduleuses impliquant des dizaines de lignes anonymes.
Biométrie : une consultation publique est lancée
Si le cadre légal est en cours de finalisation, une consultation publique a été ouverte sur le portail gouvernemental jusqu’au 29 août 2025, afin de recueillir les remarques des citoyens. Ce délai témoigne d’une volonté d’inclure la société civile dans le processus réglementaire.
Au-delà du Kazakhstan, cette décision pourrait inspirer d’autres États d’Asie centrale confrontés aux mêmes défis. La biométrie s’impose progressivement comme nouvelle norme d’authentification dans les télécoms, mais elle pose aussi des questions de souveraineté numérique, de standardisation et de protection transfrontalière des données.