Une ambassadrice au bilan fort : la France referme un chapitre diplomatique en Ouzbékistan
Aurélia Bouchez et Baxtiyor Saidov

C’est une poignée de main formelle, mais pleine de symboles. Entre remerciements appuyés, ambition stratégique et confiance mutuelle, la diplomatie franco-ouzbèke vient de franchir un nouveau cap.

Ambassadeur en fin de mission : Aurélia Bouchez saluée par les autorités ouzbèkes

L’ambassadeur de France, Aurélia Bouchez, a officiellement conclu sa mission en Ouzbékistan ce mardi 12 août 2025. Elle a été reçue par le ministre ouzbek des Affaires étrangères, Bakhtiyor Saïdov. Cette rencontre marque la fin d’un mandat débuté en 2021, et l’aboutissement d’un virage stratégique dans les relations entre Paris et Tachkent.

« Nous apprécions hautement la contribution énorme de Madame l’Ambassadrice à l’élargissement des horizons de nos liens et lui souhaitons du succès dans ses nouvelles missions », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Bakhtiyor Saïdov à l’issue de cet entretien. Ce geste protocolaire vient clore quatre années de présence diplomatique active, marquées par une montée en puissance des relations bilatérales. Sous l’impulsion d’Aurélia Bouchez, les deux pays ont vu leurs échanges se transformer : du dialogue classique à un partenariat stratégique consolidé.

Le point d’orgue de ce rapprochement s’est joué en mars 2025, lors de la visite du président ouzbek, Shavkat Mirziyoyev, à Paris. À cette occasion, la France et l’Ouzbékistan ont signé une série d’accords portant sur des secteurs variés : politique, défense, éducation, tourisme, hautes technologies, énergie ou encore agriculture. Bakhtiyor Saïdov a souligné cette trajectoire ascendante : « Les relations bilatérales ont démontré une dynamique sans précédent, nos États sont devenus des partenaires stratégiques ». Les deux capitales s’engagent aussi à coopérer dans la lutte contre le terrorisme, la désinformation, le crime organisé et le trafic illicite de biens culturels. Autre axe stratégique : la France a exprimé son soutien à l’adhésion de l’Ouzbékistan à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Industrie, nucléaire, migrations : les leviers d’un avenir commun

L’un des symboles de ce rapprochement s’inscrit dans l’industrie extractive. L’entreprise publique ouzbèke Navoiuran a conclu un accord avec le groupe français Orano pour l’exploitation du site d’uranium de Sud-Djengeldi. Montant annoncé pour la première phase : 214 millions de dollars, soit environ 197 millions d’euros.

Par ailleurs, les discussions ont également porté sur la migration légale de main-d’œuvre spécialisée, l’échange de données sécurisées et le développement conjoint de projets culturels à rayonnement régional.

Une ambassadrice au parcours dense et structurant

Diplomate chevronnée, Aurélia Bouchez a été nommée à Tachkent en 2021. Son parcours antérieur à l’Union européenne et au sein de la diplomatie multilatérale a forgé sa capacité à tisser des liens durables avec un pays en transition. Sa mission, selon le ministère ouzbek, a consisté à « bâtir un socle solide de coopération durable dans les domaines les plus critiques pour les deux nations ».

En trois ans, la France et l’Ouzbékistan sont passés d’une coopération pragmatique à une alliance diplomatique structurée, au croisement de la sécurité régionale, des échanges économiques et de la coopération scientifique. À l’heure où l’Ouzbékistan s’affirme sur la scène internationale, Paris mise sur la stabilité et le rayonnement régional de ce partenaire d’Asie centrale.

Par Rodion Zolkin
Le 08/13/2025

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