Le 11 août 2025, le président de l’Ouzbékistan, Shavkat Mirzioïev, a signé un décret qui bouleversera dès le 1er janvier 2026 le quotidien des travailleurs indépendants et des petits entrepreneurs. L’enjeu ? Adapter la fiscalité et les outils numériques à une économie où plus de 776.000 personnes exercent hors du salariat traditionnel.
Une fiscalité réduite pour les auto-entrepreneurs
Actuellement, tout auto-entrepreneur ou indépendant dont les revenus annuels dépassent 100 millions de soums (environ 7 400 euros) doit s’acquitter d’un impôt sur le chiffre d’affaires fixé à 4%. À compter du 1er janvier 2026, ce taux chutera à 1% pour ceux dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas 1 milliard de soums (environ 74.000 euros). Cette mesure s’inscrit dans un plan visant à « créer des conditions favorables pour l’activité des entrepreneurs individuels et des personnes auto-employées ».
Obligation de QR code et paiement numérique
Autre changement majeur : l’obligation d’un QR code pour accepter les paiements électroniques. Ce dispositif, déjà en cours dans le secteur des taxis, deviendra universel pour les indépendants. Les transactions passeront par une plateforme centralisée, permettant aux banques d’évaluer la capacité d’emprunt des bénéficiaires. Les documents pourront être signés sans clé électronique, via biométrie ou SMS.
Une plateforme unique pour tout gérer
Le décret instaure un régime juridique spécial valable jusqu’à 2030. Les indépendants y trouveront un guichet numérique unique pour :
– s’enregistrer et déclarer leur activité ;
– gérer leurs comptes bancaires ;
– payer leurs impôts ;
– générer des reçus ;
– et ouvrir un portefeuille électronique.
Un impact fort sur les chauffeurs et livreurs
Le secteur du transport illustre parfaitement les effets attendus. Il faut savoir que depuis le 2 juillet 2025, en Ouzbékistan, les plateformes de taxis en ligne prélèvent automatiquement les impôts des chauffeurs et livreurs dont le revenu annuel dépasse 100 millions de soums. Cette automatisation élimine la nécessité pour les travailleurs indépendants de calculer, payer et déclarer eux-mêmes leurs impôts.
Un pas de plus vers la formalisation économique
L’Ouzbékistan franchit ici un nouveau cap dans la formalisation de son économie. En réduisant la fiscalité tout en imposant la traçabilité numérique, le gouvernement espère élargir l’assiette fiscale, stimuler l’entrepreneuriat et réduire l’économie informelle, qui représente encore une part importante des échanges.
Entre baisse d’impôt, obligations technologiques et simplification administrative, la réforme du 1er janvier 2026 touche à la fois le porte-monnaie et les outils de travail des auto-entrepreneurs ouzbeks. Une équation qui pourrait redessiner durablement le visage du petit entrepreneuriat dans le pays.