Kazakhstan : un taux de chômage historiquement bas en 2024

Le Kazakhstan vient de franchir un cap significatif dans son développement socio-économique : avec un taux de chômage mesuré à 4,6 % en 2024, le pays atteint son niveau le plus bas depuis la fin de l’ère soviétique. Ce chiffre, salué par le gouvernement, reflète selon les autorités une consolidation des politiques publiques en matière d’emploi, mais aussi une adaptation croissante du marché du travail aux mutations structurelles de l’économie mondiale.

Une dynamique d’emploi soutenue par la modernisation et les réformes

Lors d’une réunion gouvernementale le 29 juillet, Askar Biakhmetov, vice-ministre du Travail et de la Protection sociale de la population, a présenté un panorama encourageant du marché de l’emploi. Selon lui, plus de 7,1 millions de personnes sont actuellement salariées, tandis que le nombre de travailleurs indépendants dépasse les 2,1 millions. Cette progression repose sur une stratégie volontariste d’inclusion professionnelle, de formation ciblée et d’adaptation aux nouvelles exigences du marché.

« Le taux de chômage de 4,6 % atteint cette année constitue une avancée structurelle majeure. Il reflète les résultats concrets d’une politique de l’emploi fondée sur l’investissement humain, l’innovation et la responsabilité partagée », a déclaré Biakhmetov

Le gouvernement mise sur l’emploi qualifié et la jeunesse

Le Kazakhstan ne se contente pas d’afficher de bons chiffres : il anticipe les mutations profondes du marché du travail. Le pays doit en effet faire face à un afflux annuel estimé à 360 000 jeunes entrants sur le marché du travail d’ici 2035. Cette réalité démographique impose une réponse systémique.

Sous l’impulsion du Premier ministre Olzhas Bektenov, le gouvernement ambitionne d’insérer 3,3 millions de personnes dans l’emploi d’ici 2030, dont 2,3 millions de jeunes. Cette trajectoire s’appuie sur des projets structurants dans les domaines de la logistique, de l’énergie et du numérique, mais aussi sur l’Année des professions techniques, initiative présidentielle lancée en janvier 2025.

Un outil de pilotage inédit : l’Innovative Project Navigator

Parmi les innovations institutionnelles déployées figure le système numérique « Innovative Project Navigator », qui permet de suivre en temps réel les créations d’emplois générées par les investissements publics et privés. À ce jour, 1 415 projets y sont répertoriés, avec un potentiel de 222 400 emplois à l’horizon 2030. Le gouvernement prévoit également le lancement d’une plateforme unifiée de suivi du marché du travail, incluant des indicateurs détaillés sur les qualifications, les conditions de travail et les rémunérations.

Les politiques actives de l’emploi déployées en 2025 ont déjà bénéficié à près de 197 000 citoyens. Parmi eux :

  • 48 100 personnes ont suivi des formations professionnelles de courte durée ;
  • 30 800 ont été accompagnées dans la création d’entreprise via le programme Bastau Business ;
  • 113 700 ont été placées dans des postes subventionnés ;
  • 4 200 ont obtenu des subventions pour lancer une activité entrepreneuriale.

Ces résultats traduisent une volonté d’ancrer l’employabilité dans la durée et d’encourager la résilience économique par le biais de l’initiative individuelle.

Le gouvernement reconnaît néanmoins plusieurs zones de vulnérabilité, notamment la prévalence de l’emploi informel (près de 30 % des actifs ne cotisent pas au système de retraite), ou encore l’écart salarial entre hommes et femmes, qui atteint 26,5 %.

Une vision économique alignée avec les institutions internationales

La Banque mondiale salue les efforts du Kazakhstan pour stabiliser son marché du travail dans un contexte globalement incertain. Elle note que, malgré des tensions inflationnistes (9,4 % en février 2025), le gouvernement maintient une politique sociale active et investit dans les infrastructures, le capital humain et la diversification économique.

Avec un chômage historiquement bas et une série de réformes structurelles en cours, le Kazakhstan démontre sa capacité à conjuguer croissance économique, modernisation sociale et anticipation des mutations du travail. Si des défis persistent, la trajectoire prise par le gouvernement semble orientée vers une transformation profonde et durable de son modèle économique.

Par Rodion Zolkin
Le 08/04/2025

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