Le 19 décembre 2025, le gouvernement du Kazakhstan a confirmé la création prochaine d’une banque génétique sur son territoire, avec le soutien de partenaires internationaux et d’organisations multilatérales spécialisées dans la sécurité alimentaire. Ce projet, porté dans le cadre de l’Organisation de la coopération islamique, positionne le Kazakhstan comme un acteur clé de la conservation des ressources biologiques agricoles en Eurasie.

Une banque génétique au Kazakhstan au cœur de la stratégie de sécurité alimentaire

La future banque génétique du Kazakhstan aura pour mission principale de collecter, conserver et sécuriser des échantillons génétiques de plantes cultivées et d’animaux d’élevage. Ces ressources constituent un socle essentiel pour la sécurité alimentaire, car elles permettent de préserver la diversité biologique indispensable à l’adaptation des systèmes agricoles.

Dans un contexte marqué par la multiplication des épisodes climatiques extrêmes, la banque génétique offrira des outils scientifiques concrets pour développer des variétés plus résistantes à la sécheresse, aux maladies et aux stress environnementaux. Ainsi, le Kazakhstan anticipe les risques pesant sur sa production agricole tout en contribuant à un effort collectif régional.

Cette banque génétique ne se limitera pas à un rôle de conservation passive. Elle intégrera un centre de recherche dédié à la sélection variétale et à l’amélioration génétique, afin de soutenir les agriculteurs et les filières alimentaires sur le long terme. Cette approche lie directement sécurité alimentaire, innovation scientifique et résilience économique.

Banque génétique et coopération internationale autour des échantillons biologiques

La création de cette banque génétique s’inscrit dans une dynamique multilatérale portée par l’Organisation de la coopération islamique. Les États membres ont approuvé à l’unanimité le choix du Kazakhstan pour accueillir cette infrastructure stratégique, destinée à favoriser la mise en commun des échantillons génétiques et des connaissances scientifiques.

Le financement initial du projet repose sur une contribution d’environ 2 millions de dollars, soit près de 1,84 million d’euros, accordée par le Qatar Fund for Development pour la phase de lancement. Ce soutien financier confirme l’importance accordée à la sécurité alimentaire comme enjeu de stabilité régionale.

Le calendrier prévoit un démarrage opérationnel progressif dès l’année prochaine, avec un objectif d’achèvement complet de la banque génétique à l’horizon 2029. L’emplacement privilégié envisagé se situe dans la région d’Almaty, choisie pour ses conditions climatiques favorables à la conservation et à la recherche sur les ressources biologiques.

À quoi servent les banques génétiques dans la sécurité alimentaire mondiale

Au-delà du cas kazakhstanais, une banque génétique joue un rôle central dans la sécurité alimentaire mondiale. Ces infrastructures permettent de stocker, parfois sur plusieurs décennies, des échantillons de semences, de tissus végétaux ou de matériel génétique animal, afin de prévenir la disparition irréversible de variétés agricoles essentielles.

Des exemples emblématiques existent déjà à l’échelle internationale, notamment la Réserve mondiale de semences du Svalbard, en Norvège, qui conserve plus d’un million d’échantillons issus de presque tous les pays du monde, ou encore les banques du réseau CGIAR, spécialisées dans les cultures stratégiques pour les régions vulnérables. Ces institutions démontrent que la banque génétique est devenue un pilier discret mais fondamental de la sécurité alimentaire globale.

En s’engageant dans cette voie, le Kazakhstan rejoint un cercle restreint de pays capables de combiner conservation de la biodiversité, recherche scientifique et coopération internationale. À terme, la banque génétique kazakhe pourrait ainsi renforcer la capacité des États partenaires à faire face aux crises alimentaires, tout en consolidant le rôle du Kazakhstan comme hub régional de la sécurité alimentaire.