Le Kazakhstan accélère la mise en service de véhicules autonomes grâce à un vaste programme d’adaptation routière, une réforme législative ciblée et plusieurs projets pilotes. Cette stratégie, qui inclut aussi des taxis autonomes, doit permettre l’arrivée de ces technologies dès 2027, alors que le pays veut devenir l’un des pôles régionaux des transports intelligents.
Une stratégie nationale pour préparer l’arrivée des véhicules autonomes
Les autorités kazakhstanaises ont détaillé les étapes qui permettront l’intégration de véhicules autonomes sur le réseau national. Le déploiement progressif de ces technologies s’inscrit dans un contexte où les transports intelligents deviennent un enjeu stratégique pour l’État. Pour soutenir ce basculement, le ministère des Transports a engagé une réforme d’envergure portant sur les routes, les capteurs et le cadre réglementaire.
Les autorités kazakhstanaises ont confirmé que les véhicules autonomes circuleront dans le pays en 2027, ce qui inclut les voitures et les taxis autonomes. Cette annonce constitue un tournant, puisque le gouvernement souhaite développer un écosystème technique solide autour de cette filière. Le pays prépare activement l’infrastructure routière afin de faciliter l’apparition de voitures sans conducteur et, par ricochet, attirer des entreprises spécialisées dans ces technologies.
Le ministère des Transports mise aussi sur la numérisation avancée du réseau routier, indispensable au déploiement de véhicules autonomes dans un environnement sécurisé et stable. Le ministres des Transports du Kazakhstan, Nurlan Sauranbayev, a précisé que des « passeports numériques routiers » sont en cours de développement. Ces dispositifs permettront d’intégrer des capteurs, d’améliorer la cartographie dynamique et d’assurer une communication constante entre les voitures autonomes et les infrastructures, un élément décisif pour sécuriser les trajets.
Une infrastructure modernisée à grande échelle pour soutenir ces ambitions
Afin de rendre les routes compatibles avec les véhicules autonomes, les autorités développent des systèmes de mesure automatisée. 220 stations de mesure devraient être installées d’ici fin 2025, tandis que 71 appareils de diagnostic seraient déjà opérationnels. Ces équipements doivent moderniser le suivi des routes, réduire les défaillances et garantir la fiabilité nécessaire pour accueillir les voitures autonomes. Les autorités considèrent ces investissements comme essentiels, car la précision des données routières constitue un facteur déterminant dans l’usage sécurisé de véhicules autonomes.
Dans cette logique, le ministère développe un système global de surveillance des chaussées pour anticiper les risques et limiter les erreurs techniques. Les véhicules autonomes requièrent une lecture très précise de l’environnement et un échange permanent de données. Ces exigences expliquent l’adoption d’outils de cartographie intelligente, en plus d’une surveillance continue des conditions de circulation. Cette stratégie doit permettre aux voitures autonomes d’évoluer dans diverses situations climatiques, ce qui représente un enjeu majeur pour un pays à la géographie étendue comme le Kazakhstan.
Un cadre législatif spécifique pour encadrer les voitures et taxis autonomes
L’arrivée de véhicules autonomes nécessite un cadre réglementaire, ce que le Kazakhstan entend finaliser dans les mois à venir. « Nous préparons un projet de loi qui ne concerne pas seulement les taxis autonomes, mais aussi les aérotaxis. Nous le soumettrons au parlement l’an prochain », a indiqué Nurlan Sauranbayev. Cette réforme vise à établir des normes de circulation, à définir les responsabilités et à organiser les phases de test avant la mise en service commerciale des taxis autonomes.
Les autorités rappellent que plusieurs pays utilisent déjà des taxis autonomes, mais que ces technologies doivent être adaptées au contexte local. De plus, Nurlan Sauranbayev souligne que « le passage au transport de fret autonome n’est qu’une question de temps ». Cette détermination montre que le gouvernement voit dans les véhicules autonomes une évolution inévitable. Ainsi, le cadre législatif devra couvrir non seulement les voitures autonomes de tourisme, mais aussi les futurs services de taxi autonome et les véhicules de transport de marchandises.
Un programme pilote international pour tester les capacités des véhicules autonomes
Le Kazakhstan se prépare également à un projet pilote international, envisagé avec les pays membres de l’Union économique eurasiatique. Ce programme doit tester des véhicules autonomes — notamment des camions — dans les zones frontalières, où le trafic est dense. Ces essais doivent commencer en 2027 et permettront de valider les aspects techniques et réglementaires liés au transport autonome de marchandises. Cette coopération régionale pourrait accélérer l’intégration de standards communs, une étape cruciale pour favoriser les échanges transfrontaliers via des camions autonomes.
Le projet pilote vise aussi à démontrer la capacité des véhicules autonomes à fluidifier le trafic, réduire les coûts de transit et limiter les erreurs humaines, tout en assurant un flux constant de données entre les postes frontaliers. Un tel système améliorerait la compétitivité des corridors logistiques du Kazakhstan, qui ambitionne de devenir un espace clé du commerce eurasiatique. Les autorités espèrent ainsi que l’introduction de camions autonomes contribuera à optimiser les flux régionaux, un facteur important pour un pays situé au cœur des routes commerciales.
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