Depuis sa réouverture, le centre Tselinniy s’impose comme l’un des lieux les plus dynamiques de la scène culturelle d’Almaty. Installé dans l’ancien cinéma soviétique du même nom, le site est aujourd’hui un espace où se croisent arts visuels, performances, débats, éducation et nouvelles technologies. Plus qu’un simple lieu d’exposition, Tselinniy fonctionne comme un laboratoire vivant de la création contemporaine au Kazakhstan, en dialogue constant avec les enjeux sociaux, historiques et technologiques de la région.
Des expositions immersives entre mémoire et futur
La programmation à venir s’inscrit dans la continuité de cette ambition. Parmi les formats les plus attendus figure une grande exposition immersive consacrée à l’héritage nomade à l’ère numérique. Installations interactives, archives audiovisuelles, créations sonores et dispositifs lumineux permettraient aux visiteurs de circuler librement entre passé et futur, dans une expérience sensorielle totale.
Tselinniy pourrait également accueillir une triennale internationale consacrée aux arts sonores et vibratoires. Concerts électroacoustiques, installations auditives, performances et conférences scientifiques transformeraient le centre en un vaste paysage sonore, faisant du son un langage artistique à part entière. Dans le même esprit, le programme « Mémoire post-soviétique » proposerait un cycle d’expositions et de débats autour des transformations des identités, des villes et des imaginaires depuis la fin de l’URSS.
Performances, cinéma et nuits culturelles ouvertes
L’ancienne vocation cinématographique du bâtiment pourrait aussi être réactivée à travers un cycle de projections de films d’art et d’essai venus d’Asie centrale, du Caucase, d’Iran ou d’Europe de l’Est. Chaque séance serait accompagnée de rencontres avec réalisateurs, critiques et historiens, renforçant la dimension pédagogique du projet.
Parallèlement, Tselinniy développerait un festival de performances inclusives associant artistes professionnels et personnes en situation de handicap. Danse contemporaine, théâtre expérimental, gestes chorégraphiques et performances visuelles seraient pensés pour un public élargi, dans une logique d’accessibilité et de participation.
Moment fort de la saison, la Nuit des expositions ouvertes transformerait le centre en espace festif continu pendant plusieurs heures. Performances en direct, DJ sets expérimentaux, lectures publiques, projections nocturnes et installations lumineuses sur la façade offriraient une autre façon de vivre la culture contemporaine, hors des cadres habituels.
Formation, jeunesse et transmission au cœur du projet
L’un des piliers de Tselinniy reste l’éducation. Le centre prévoit de renforcer ses laboratoires créatifs pour adolescents autour de l’intelligence artificielle artistique. Image générée, musique algorithmique, animation, écriture numérique et robotique créative seraient abordées comme des outils d’expression, et non comme de simples technologies.
Une école d’été de la culture contemporaine pourrait également voir le jour. Destinée aux étudiants, jeunes artistes et futurs commissaires d’exposition, elle proposerait un programme intensif mêlant cours théoriques, ateliers pratiques, conférences et exposition finale. Enfin, une résidence croisée artistes–scientifiques permettrait d’explorer les liens entre art, écologie, recherche et innovation, avec des créations développées sous les yeux du public.
Une maison d’édition indépendante
Au-delà des expositions, Tselinniy ambitionne de devenir une plateforme majeure de circulation des idées en Asie centrale. Une grande foire de l’édition indépendante réunirait éditeurs, illustrateurs, auteurs et graphistes de toute la région. Ventes, présentations de livres, tables rondes et ateliers renforceraient le rôle du centre comme carrefour intellectuel.
À travers ces futurs événements, Tselinniy affirme son identité : un lieu qui ne se contente pas de montrer l’art, mais qui le fabrique, le discute, le transmet et le met en relation avec la société. À Almaty, le centre incarne ainsi une nouvelle manière de penser la culture, ouverte, expérimentale et profondément connectée à son époque.
