Sept ans après sa création à Astana, la version kazakhe de « Notre-Dame de Paris » connaît une seconde vie inattendue. Relayée massivement sur les réseaux sociaux, cette adaptation en kazakh du célèbre spectacle français séduit une nouvelle génération et ravive l’intérêt pour la promotion de la langue nationale.
« Notre-Dame de Paris » : naissance d’une version kazakhe officielle
En ce début de décembre 2025, un engouement numérique soudain remet sur le devant de la scène la comédie musicale « Notre-Dame de Paris » en kazakh, raconte le média kazakhstanais Kursiv. Cette version, créée en 2018 dans la capitale du Kazakhstan, refait surface grâce à une vidéo devenue virale. À travers ce succès tardif, le kazakh s’impose comme un vecteur moderne de diffusion culturelle internationale.
La version kazakhe de Notre-Dame de Paris voit le jour en décembre 2018 à Astana. Dès l’origine, le projet est porté par le théâtre d’État Astana Musical, en collaboration avec l’organisme public Qazaqconcert et le ministère kazakhstanais de la Culture et du Sport. Ainsi, dès sa conception, cette adaptation s’inscrit dans une politique culturelle assumée, tournée vers la valorisation du kazakh dans les grandes productions internationales.
La première se déroule du 18 au 24 décembre 2018 au Palais de la Paix et de l’Harmonie d’Astana. À cette occasion, « Notre-Dame de Paris » devient un outil symbolique de diplomatie culturelle pour le Kazakhstan. Le choix de ce spectacle n’est pas anodin. Depuis sa création en France, l’œuvre a déjà conquis de nombreux pays. Avant l’adaptation kazakhe, Notre-Dame de Paris avait été traduite en neuf langues, faisant du Kazakhstan le dixième pays à proposer cette œuvre dans sa langue nationale.
Notre-Dame de Paris en kazakh, un projet humain et artistique d’ampleur nationale
Pour donner vie à Notre-Dame de Paris en kazakh, les producteurs s’appuient sur une mobilisation artistique exceptionnelle. Plus de 70 artistes participent à cette adaptation, parmi lesquels des chanteurs, des danseurs et des acrobates issus de toutes les régions du pays, selon le média national Nur.kz du 19 décembre 2018. Ce chiffre illustre l’ampleur du projet et son rayonnement national, bien au-delà d’une simple production locale.
Les auditions sont lancées dès juillet 2018 à l’initiative conjointe du ministère de la Culture et de l’organisation Qazaqconcert. Ce processus ouvert permet de sélectionner des interprètes capables de respecter à la fois l’exigence vocale de Notre-Dame de Paris et la sensibilité linguistique propre au kazakh. Le résultat final conserve la structure musicale originale du spectacle, tout en adaptant les textes et la mise en scène au public local. Ainsi, Notre-Dame de Paris devient un pont entre patrimoine européen et identité kazakhe.
Le retour inattendu de Notre-Dame de Paris dans les réseaux sociaux
Sept ans après sa création, Notre-Dame de Paris en kazakh connaît un regain de visibilité totalement inattendu. En décembre 2025, une vidéo montrant deux interprètes chantant en kazakh devient virale sur les réseaux sociaux au Kazakhstan. On y voit les artistes incarnant Esmeralda et l’archidiacre Frollo, respectivement Zharkynaï Shalkar et Erbol Narimanuly, interpréter un extrait du spectacle dans une version qui frappe les internautes par sa puissance vocale et émotionnelle.
Cette diffusion numérique agit comme un révélateur. Longtemps resté dans l’ombre après sa création, Notre-Dame de Paris en kazakh bénéficie soudain d’une exposition massive auprès d’un public qui n’avait parfois jamais entendu parler de cette adaptation. Toujours selon Kursiv LifeStyle du 8 décembre 2025, cette résurgence pourrait encourager les organisateurs à envisager une relance scénique du spectacle. À travers cette redécouverte, le kazakh s’affirme comme une langue capable de porter de grandes œuvres du répertoire mondial avec une force expressive nouvelle.
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