Alors que le Kazakhstan accélère la modernisation de ses infrastructures aériennes, la coopération avec la France franchit un nouveau cap. L’École Nationale de l’Aviation Civile (ENAC), référence mondiale de la formation aéronautique, s’apprête à jouer un rôle structurant dans l’avenir de l’aviation kazakhstanaise. Derrière ce rapprochement stratégique, l’aviation devient un levier diplomatique, industriel et pédagogique majeur entre Paris et Astana.
L’aviation au cœur d’un rapprochement stratégique entre Paris et Astana
Début décembre 2025, à Paris, les autorités kazakhstanaises et françaises ont officiellement élargi leur coopération dans l’aviation, avec un accent inédit sur la formation des personnels et des pilotes. Au cœur de ce dispositif figure l’École nationale de l’aviation civile, l’ENAC, appelée à transférer son expertise vers le Kazakhstan. Cette avancée s’inscrit dans une dynamique bilatérale plus large, où l’aviation devient un vecteur clé de rapprochement stratégique entre les deux États.
Depuis plusieurs mois, l’aviation s’impose comme l’un des piliers de la coopération entre la France et le Kazakhstan. D’abord, en juin 2025, un accord global de coopération entre les autorités de l’aviation civile des deux pays a été signé à Paris, à l’occasion d’une réunion internationale de l’OACI. Ensuite, cet accord a ouvert la voie à des échanges structurés dans la formation, la régulation, la sécurité et l’ingénierie de l’aviation. Ainsi, la France apporte son savoir-faire technique, tandis que le Kazakhstan propose un terrain d’expansion stratégique en Asie centrale. Par ailleurs, cette convergence répond à une double nécessité : accompagner la croissance du trafic aérien kazakhstanais et garantir la conformité de l’aviation locale aux standards européens.
Mais c’est surtout début décembre 2025 que ce partenariat a pris une dimension opérationnelle. En effet, du 5 au 6 décembre, dans le cadre de la 16ᵉ Commission intergouvernementale franco-kazakhstanaise, une délégation kazakhstanaise conduite par le vice-ministre des Transports a rencontré ses homologues français à Paris. De surcroît, ces échanges ont porté explicitement sur l’aviation et la formation des cadres, en lien direct avec l’ENAC. En outre, cette séquence diplomatique s’est inscrite dans un agenda plus vaste, mêlant coopération industrielle, discussions sur Airbus et structuration des compétences nationales dans l’aviation. Ainsi, la formation, les pilotes et la régulation apparaissent désormais indissociables de la stratégie bilatérale.
L’aviation comme levier de formation des pilotes kazakhstanais
Au centre de ce rapprochement, l’ENAC occupe une place stratégique. Réputée pour ses formations dans l’aviation civile, cette école française couvre l’ensemble de la chaîne des métiers aéronautiques, depuis les pilotes jusqu’aux ingénieurs, en passant par les contrôleurs du trafic aérien et les techniciens de sécurité. Début décembre 2025, une réunion de travail s’est tenue à Paris entre la délégation kazakhstanaise et la direction de l’ENAC. Cette rencontre a permis d’aborder les modalités d’un partenariat académique. Les discussions se sont concentrées sur l’accueil d’apprenants kazakhstanais, la mise en place de cursus communs et, à terme, l’exportation du modèle français de formation. Ainsi, le Kazakhstan voit dans l’aviation française un instrument de montée en compétences rapide.
Cette orientation répond à un besoin structurel. En effet, l’aviation kazakhstanaise souffre d’un déficit chronique de pilotes, d’ingénieurs certifiés et de contrôleurs aériens qualifiés, alors que le trafic progresse fortement. Par conséquent, la formation devient un enjeu de souveraineté. Lors de l’atelier régional organisé à Almaty les 5 et 6 novembre 2025 par l’OACI, selon l’organisation JAA-TO, les experts ont insisté sur la nécessité d’anticiper les besoins en effectifs plutôt que de subir les pénuries. De plus, cet atelier a mis en avant l’importance d’aligner la formation sur les standards internationaux de l’aviation. Ainsi, le partenariat avec l’ENAC offre au Kazakhstan la possibilité d’intégrer immédiatement des normes pédagogiques reconnues, notamment pour les pilotes et les métiers techniques.