Université franco-ouzbèke à Tachkent : la France renforce sa présence académique
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À Tachkent, l’annonce de la création d’une nouvelle université franco-ouzbèke, adossée à un futur campus professionnel sur le site de l’Université des Transports, marque une avancée stratégique majeure pour l’enseignement supérieur en Asie centrale. Entre double diplomation, formations de haut niveau et coopération institutionnelle, la France et l’Ouzbékistan accélèrent leur rapprochement académique.

Une université franco-ouzbèke pour structurer l’enseignement supérieur à Tachkent

Le 26 novembre 2025, un décret présidentiel ouzbek a officialisé la naissance d’une nouvelle université conjointe avec la France. Cette université franco-ouzbèke, implantée à Tachkent, s’inscrit dans un mouvement plus large de coopération universitaire et de modernisation de l’enseignement supérieur, alors même qu’un campus professionnel franco-ouzbek est en cours de déploiement dans le secteur stratégique des transports.

La création de cette université repose sur un cadre institutionnel clair, puisque le décret présidentiel n° PP-354 a été signé le 26 novembre 2025. Cette université est fondée conjointement par le ministère ouzbek de l’Enseignement supérieur, de la Science et de l’Innovation et le ministère français de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ainsi, la coopération engage directement les deux États, tandis que l’université devient un pilier central de la diplomatie éducative bilatérale. Par ailleurs, cette université s’insère dans les priorités nationales de modernisation de l’enseignement, tout en renforçant l’attractivité de Tachkent comme pôle académique régional.

Le fonctionnement de l’université repose sur un consortium de quatre établissements français : l’université de Poitiers, l’université de Rennes, l’université Le Havre Normandie et l’université Lumière Lyon 2. Grâce à ce montage, l’université franco-ouzbèke pourra dès son ouverture délivrer des diplômes reconnus des deux côtés. En effet, les étudiants auront la possibilité d’obtenir un double diplôme, à condition que les formations soient accréditées en France, ce qui positionne immédiatement cette université dans les standards internationaux de l’enseignement supérieur.

Le campus professionnel franco-ouzbek au cœur de l’enseignement dans le domaine des transports

Parallèlement à cette université, un campus professionnel franco-ouzbek est en cours d’installation à Tachkent, sur le site de l’Université d’État des Transports. Ce projet, piloté par France Éducation international, s’inscrit dans le dispositif des Campus professionnels franco-étrangers, appelés CPFx. Ainsi, ce campus complète l’université par une offre d’enseignement tournée vers les besoins concrets du marché du travail. De plus, ce campus professionnel répond à une demande forte de modernisation de la formation technique dans un pays engagé dans de vastes réformes économiques, tandis que l’université structure l’offre académique de haut niveau.

De surcroît, le modèle retenu pour ce campus repose sur un partenariat tripartite associant autorités locales, institutions françaises et acteurs économiques. « Le dispositif repose sur un partenariat entre le ministère français de l’Éducation nationale, les entreprises et les pays étrangers partenaires », précise France Éducation international dans sa présentation officielle du programme. Cette gouvernance hybride doit permettre à l’université et au campus d’adapter les formations aux réalités industrielles, notamment dans les secteurs du transport, de la logistique et des infrastructures. Par ailleurs, afin d’assurer la montée en puissance du dispositif, un expert français sera missionné pour une durée initiale de 12 mois, renouvelable deux fois, soit jusqu’à trois ans d’accompagnement opérationnel.

Une université franc-ouzbèke portée par des bourses et un enseignement d’excellence

Sur le plan pédagogique, l’université franco-ouzbek doit ouvrir en priorité des programmes de master. Ensuite, les filières de licence et de doctorat seront déployées progressivement. Cette montée en charge graduelle permet d’abord de sécuriser la qualité des enseignements, puis d’élargir progressivement l’offre. En outre, cette stratégie de développement par étapes est cohérente avec les capacités actuelles d’encadrement et d’infrastructure, tandis que le campus professionnel vient compléter l’offre de formation par l’enseignement appliqué.

Sur le plan social, l’accès à cette université sera en partie soutenu par des financements publics. Jusqu’à 30% des étudiants admis pourront bénéficier de bourses d’État couvrant leurs frais de scolarité. Ce levier permet d’élargir l’accès à l’université à des profils plus diversifiés, tout en maintenant un haut niveau d’exigence académique. Par conséquent, l’université ne se limite pas à un projet élitiste, mais s’inscrit aussi dans une politique nationale de démocratisation de l’enseignement supérieur, adossée à la coopération avec la France.

Par Païsiy Ukhanov
Le 12/04/2025

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