Le 22 novembre 2025, la grand finale du concours de la chanson Silk Way Star a eu lieu à Astana, la capitale du Kazakhstan. Elle a vu la participation d’artistes venus de 12 pays : Kazakhstan, Chine, Azerbaïdjan, Arménie, Géorgie, Malaisie, Mongolie, Tadjikistan, Turkménistan, Ouzbékistan, Kirghizstan et Corée du Sud. Le concept : promouvoir le dialogue culturel entre nations, explorer des traditions vocales diverses et élargir la portée artistique le long de ce que l’on appelle le « Nouveau chemin de la soie ».
Silk Way Star : traditions et langues nationales à l’honneur
Durant dix épisodes, chaque participant a présenté des chansons, parfois dans sa langue maternelle, parfois avec des arrangements très soignés. Lors du cinquième épisode, par exemple, les artistes ont mis en avant leur héritage culturel : Saro Gevorgyan (Arménie) a particulièrement marqué par une interprétation mêlant musique traditionnelle et rock. Le jury était présent en studio pour évaluer les prestations en direct, ce qui a permis aux juges de suivre l’évolution des artistes au fil des semaines.
Le jour du grand final, l’ambiance était très cérémoniale : tapis rouge, invités d’honneur et moments forts. Le conseiller d’État Erlan Karin (de fait le numéro deux dans le pouvoir l’exécutif kazakhstanais) a lu un message du président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, saluant le projet comme un « exemple de diplomatie culturelle ». Sur scène, sept finalistes ont chanté : ALEM (Kazakhstan), Yazmin Aziz (Malaisie), Madinabonu Adilova (Ouzbékistan), Michelle Joseph (Mongolie), Avtandil Abeslamidze (Géorgie), Saro Gevorgyan (Arménie) et Zhang Hexuan (Chine).

© Jibek Joly
La chanson a joué un rôle central dans Silk Way Star : non seulement comme moyen d’expression individualisée — chaque artiste a apporté sa propre identité musicale —, mais aussi comme pont entre cultures. Le fait que les participants interprètent des œuvres dans leurs langues maternelles rend la compétition plus authentique et renforce la valeur du partage culturel. Michelle Joseph, la gagnante (déterminée en combinant les votes d’un jury professionnel (50%) et les votes en ligne du public (50%)), incarne parfaitement cette dynamique : sa musique mixe des traditions mongoles (comme l’urtyn duu, chant long traditionnel) avec des influences modernes comme le R&B ou la pop. Sa victoire montre que le public — et les juges — apprécient cette fusion de styles, qui symbolise l’essence même du projet Silk Way Star.
Une identité culturelle centre-asiatique qui s’affirme
Ce concours n’était pas seulement un spectacle : les organisateurs ont clairement voulu en faire un outil de soft power culturel, face notamment au Concours Eurovision de la chanson et au récemment ressuscité Concours Intervision, lui-même pensé comme une alternative à l’Eurovision. Pensé et mis sur pied par China Media Group et le Complexe Radio et Télévision du Président du Kazakhstan, Silk Way Star ambitionne clairement d’affirmer une identité culturelle centre-asiatique singulière.
Preuve de l’attractivité de ce show musical, l’audience de la finale (à la télévision + streaming) a été estimée à 120 millions de spectateurs à travers le monde.
