Moni, le juriste virtuel qui explique le droit tadjik
Moni, le juriste virtuel qui explique le droit tadjik

Un juriste virtuel vient de voir le jour au Tadjikistan. Développé pour expliquer les normes du droit grâce à l’intelligence artificielle, ce nouvel outil gratuit ambitionne de faciliter l’accès au droit pour tous et d’accompagner les citoyens dans leurs questions juridiques les plus courantes.

Moni, un juriste virtuel conçu pour démocratiser l’accès au droit

Le 17 novembre 2025, un juriste numérique nommé Moni a été dévoilé au Tadjikistan. Ce consultant virtuel, qui fonctionne à l’intelligence artificielle, marque une étape importante pour l’accès au droit dans le pays. Permettant d’expliquer les normes juridiques, il vise à réduire les obstacles auxquels se heurtent les citoyens lorsqu’ils cherchent des réponses fiables et compréhensibles, notamment dans un environnement où les ressources restent limitées.

Le juriste Moni a été introduit comme un outil gratuit destiné à soutenir la compréhension des règles juridiques au Tadjikistan, qu’il s’agisse de fiscalité, du droit foncier ou encore du droit du travail. Afin de fluidifier l’expérience, Moni propose des réponses en tadjik, en russe, en anglais et en kazakh, ce qui constitue un avantage important dans un pays multilingue et en constante évolution réglementaire.

Le service se veut accessible tout en posant une limite claire : Moni n’est pas un prestataire de services juridiques… il explique seulement les normes juridiques en se basant sur la législation tadjike. Cette précision protège les utilisateurs contre toute confusion entre information juridique et véritable conseil juridique, ce qui demeure essentiel dans un contexte où l’intelligence artificielle occupe une place croissante dans les interactions quotidiennes.

Un fonctionnement simple et progressif, fondé sur les questions des usagers

L’essor du juriste Moni est également lié à son mode de fonctionnement, car il se construit autour des questions posées par ses usagers. Par conséquent, plus les citoyens interagissent avec lui, plus ses capacités de compréhension et de précision s’améliorent. Les développeurs précisent que Moni reste un système en apprentissage, et que les retours contribueront à affiner ses réponses. Cette dynamique est d’autant plus nécessaire que les textes de droit évoluent régulièrement, ce qui entraîne parfois un décalage entre les normes actualisées et celles présentes dans les bases de données analysées par l’intelligence artificielle. Les efforts se poursuivent pour réduire ces écarts.

En parallèle, le juriste virtuel s’accompagne d’une chaîne Telegram dont la création vise à guider les utilisateurs dans la formulation de leurs questions. Même modeste — avec 52 abonnés recensés au lancement, cette communauté illustre une forme de pédagogie intégrée qui renforce la cohérence entre droit, intelligence artificielle et accessibilité.

Une innovation inscrite dans une stratégie nationale en matière d’intelligence artificielle

La mise en service du juriste Moni ne se limite pas à une simple innovation technologique : elle s’inscrit dans une stratégie plus vaste visant à renforcer les capacités numériques du pays. À ce jour, dix universités tadjikes ont déjà intégré une spécialité dédiée à l’intelligence artificielle, ce qui traduit une volonté politique claire d’investir durablement dans ces compétences. De même, les autorités indiquent que plus de 750 jeunes spécialistes ont été formés dans ce domaine, ce qui permet de comprendre pourquoi le pays se positionne progressivement comme un terrain d’expérimentation pour les technologies émergentes.

Ce mouvement est également visible dans d’autres projets pilotes. Le Tadjikistan a par exemple lancé l’expérimentation du navigateur Internet « Comet » dopé à l’IA, dans l’administration publique. À cette occasion, 140 salariés doivent être formés. Bien que distincts, ces projets traduisent un même objectif : intégrer intelligemment l’intelligence artificielle dans des domaines où le besoin d’efficacité et d’accessibilité se fait sentir, notamment dans le secteur juridique, où les citoyens rencontrent souvent des difficultés d’information. Grâce à ce contexte national favorable, le juriste Moni bénéficie donc d’un cadre institutionnel propice à son développement et à sa consolidation future.

Illustration www.freepik.com.

Par Païsiy Ukhanov
Le 11/21/2025

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