Douchanbé lance trois projets majeurs de transport avec la Corée du Sud
Douchanbé lance trois projets majeurs de transport avec la Corée du Sud

Au moment où Douchanbé accélère la modernisation de ses infrastructures, trois projets majeurs portés avec des entreprises sud-coréennes viennent d’être lancés, marquant un tournant stratégique pour le transport urbain et intermodal dans la capitale du Tadjikistan. Cette impulsion ouvre une nouvelle étape pour un éventuel métro à Douchanbé et pour la structuration logistique du pays.

Un premier axe centré sur le métro pour transformer les mobilités à Douchanbé

Annoncés à la mi-novembre 2025 par le ministère des Transports, ces projets réaffirment la volonté de Douchanbé d’améliorer son réseau de transport et de diversifier ses solutions de mobilité dans un contexte de croissance démographique rapide. Le ministre Azim Ibrohim a confirmé le démarrage officiel du programme, qui mobilise plusieurs acteurs sud-coréens et s’inscrit dans une dynamique régionale de coopération. Grâce à cette nouvelle étape, Douchanbé ambitionne d’intégrer un mode lourd, le métro, dans son paysage urbain tout en structurant un pôle logistique destiné à soutenir le transit national.

Le premier chantier repose sur la réalisation d’un étude technico-économique visant la future ligne 2 du métro de Douchanbé, projet décrit comme un élément déterminant de modernisation du transport urbain. Le tronçon étudié s’étendra du Cirque national jusqu’à la Porte Est, un axe structurant traversant des zones fortement fréquentées. Cette extension permettra de faire correspondre l’urbanisation croissante de Douchanbé avec des modes de déplacement plus durables, puisque les autorités cherchent à absorber une demande qui augmente chaque année.

Ce travail s’inscrit dans un calendrier compris entre novembre 2025 et juillet 2026, ce qui montre l’intention de Douchanbé de structurer rapidement les bases de son futur mode lourd. Grâce à la participation d’institutions telles que Eximbank Korea, PwC Korea, l’Université de Séoul et Sejong Engineering, la capitale bénéficie d’un niveau d’expertise rarement mobilisé dans le pays. Cette approche confirme que Douchanbé cherche à placer le métro au cœur d’un nouveau modèle de transport.

Des phases préparatoires déjà engagées depuis 2023

Pour autant, ce chantier ne part pas de zéro. Des études préliminaires ont démarré en 2023, financées à hauteur de 200.000 dollars par la Corée du Sud. Ce premier apport, équivalent à environ 182.000 euros, a permis de baliser le terrain technique et d’envisager différents scénarios d’implantation. Les discussions entre Douchanbé et Séoul ont ainsi progressé au fil des mois, et une étude de faisabilité a démarré en septembre 2024, réalisée par la société coréenne Daehan Consultants Co. Ltd. Cette montée en expertise traduit un continuum logique : un travail préparatoire bouclé, une structuration en 2024, puis un lancement formel en 2025. Ce rythme rapide indique que Douchanbé n’envisage pas le métro comme un simple projet d’image, mais comme une infrastructure qui doit concrètement transformer la circulation à long terme. Par ailleurs, le schéma directeur prévoit trois lignes destinées à relier le centre de Douchanbé aux portes nord, sud et est, ce qui conforte l’idée d’un réseau cohérent à l’échelle métropolitaine.

Un deuxième axe consacré à la création d’un centre logistique à Kulyab, un équipement intermodal structurant pour la zone économique libre

Le deuxième projet concerne la mise en place d’un centre logistique à Kulyab, situé au sein de la zone économique libre du même nom. Ce site, crucial pour les flux commerciaux nationaux, permettra à Douchanbé de mieux organiser le transport de marchandises tout en élargissant ses capacités d’accueil pour les entreprises. Cette plateforme intégrera des services de stockage, de dédouanement et de coordination multimodale, répondant aux besoins croissants du pays dans le domaine des échanges régionaux.

La proximité de cette zone avec plusieurs corridors routiers renforce également la pertinence du projet. Grâce à l’implication des partenaires sud-coréens, le centre pourrait devenir un nœud de redistribution stratégique entre Douchanbé et le sud du pays. L’enjeu est d’autant plus fort que la capitale dépend aujourd’hui d’infrastructures encore insuffisamment modernisées pour absorber la croissance du trafic. Par conséquent, ce nouvel équipement offrira un appui essentiel à l’économie tout en contribuant à fluidifier le transport, ce qui demeure indispensable pour Douchanbé.

Une coopération internationale renforcée autour de la logistique

Ce centre logistique s’inscrit dans le mémorandum signé entre le ministère des Transports et plusieurs entreprises coréennes. L’accord formalise la coopération opérationnelle et précise les responsabilités techniques de chaque partenaire. En intégrant ce projet dans un dispositif global comprenant également le métro, Douchanbé adopte une stratégie claire : améliorer à la fois les mobilités quotidiennes et l’efficacité des chaînes logistiques.

Cette logique répond à des besoins identifiés par les autorités nationales depuis plusieurs années. La croissance rapide des échanges régionaux place le Tadjikistan dans une position de plus en plus interconnectée, ce qui nécessite des plateformes adaptées. À travers cette collaboration, Douchanbé renforce donc son ancrage dans les réseaux d’infrastructures eurasiens, tout en demeurant acteur de son propre développement. La participation sud-coréenne illustre la volonté des partenaires étrangers d’investir dans des projets concrets, capables de générer un impact immédiat sur la qualité du transport.

Un soutien consultatif pour accélérer la mise en œuvre du métro

Le troisième volet du programme concerne une assistance consultative apportée par les entreprises sud-coréennes à un groupe de travail spécialement chargé de superviser le projet de métro de Douchanbé. Ce soutien inclut des transferts de compétences, des analyses de risques, ainsi qu’une planification technique approfondie pour les futures phases de construction. Grâce à cette expertise, Douchanbé pourra anticiper de nombreuses contraintes, qu’elles soient géologiques, financières ou liées à la structuration du réseau de transport.

Ce volet constitue donc une pièce essentielle de l’architecture globale. En effet, sans expertise durable, les risques de retard ou de surcoût seraient élevés. L’apport sud-coréen offre une garantie supplémentaire, renforcée par les précédentes interventions mentionnées par Avesta. Parce que les métros nécessitent un niveau technique très élevé, ce partenariat renforce la capacité institutionnelle de Douchanbé et ouvre la voie à un suivi harmonisé du projet.

Une stratégie globale pour préparer l’avenir urbain de Douchanbé

En réunissant ces trois projets, Douchanbé s’engage dans une transformation profonde de ses mobilités et de sa logistique. Cette architecture cohérente associe un métro, un centre logistique et une assistance technique garantissant la maîtrise des processus. Ces initiatives sont perçues comme stratégiques par le gouvernement tadjik, notamment dans un contexte de densification urbaine.

Ce triptyque renforce la capacité de Douchanbé à structurer son avenir autour d’un transport moderne et interconnecté. L’approche sud-coréenne, fondée sur une ingénierie avancée et une planification rigoureuse, correspond parfaitement aux besoins exprimés par les autorités locales. Si la période fixée entre novembre 2025 et juillet 2026 se confirme, la capitale pourrait ainsi entrer dans une phase opérationnelle décisive, ouvrant la voie à un nouveau modèle de mobilité urbaine.

Par Rodion Zolkin
Le 11/20/2025

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