Turkménistan-Ouzbékistan : zone commerciale frontalière et vols directs relancent la coopération
Turkménistan-Ouzbékistan : zone commerciale frontalière et vols directs relancent la coopération

Alors que le Turkménistan cherche à stimuler sa présence économique régionale, l’ouverture de la zone de commerce frontalier avec l’Ouzbékistan, accompagnée du retour annoncé des liaisons aériennes directes, rebat les cartes d’un partenariat stratégique qui s’intensifie rapidement des deux côtés de la frontière.

Un Turkménistan déterminé à moderniser ses échanges avec l’Ouzbékistan

Le Turkménistan consolide sa coopération avec l’Ouzbékistan grâce à l’inauguration de la zone frontalière « Shavat-Dashoguz », un espace censé revitaliser la circulation commerciale entre les deux États. Cette initiative, qui intervient dans un contexte régional de plus grande intégration économique, vise à faire progresser la dynamique bilatérale tout en répondant aux ambitions de développement partagées par les deux gouvernements.

Le Turkménistan avance vers une intégration plus fluide avec l’Ouzbékistan en misant sur une zone de commerce frontalier qui réunit, selon les autorités, l’ensemble des services nécessaires pour dynamiser les flux économiques. Ainsi, les dirigeants des deux pays ont officiellement lancé l’espace « Shavat-Dashoguz » lors d’une cérémonie le 17 novembre 2025 au cours de laquelle ils ont réaffirmé leur volonté commune de renforcer leurs relations. Cet espace couvre une superficie totale de 6 hectares, comme l’indiquent les services compétents, dont trois pour le Turkménistan et trois pour l’Ouzbékistan, ce qui permet de structurer un lieu pensé pour faciliter les opérations commerciales. De plus, les infrastructures comprennent des services douaniers, sanitaires et vétérinaires, ainsi qu’un pavillon commercial, des entrepôts, un centre médical, un hôtel et un parking, ce qui témoigne de la volonté du Turkménistan de proposer un cadre rationnel et attractif.

Par ailleurs, le Turkménistan voit dans cette zone un outil stratégique pour simplifier les démarches, car les autorités ont mis en place un fonctionnement fondé sur le principe du « guichet unique ». Ce système, soutenu par l’utilisation d’outils interactifs, doit fluidifier les formalités et augmenter la compétitivité des entreprises locales. Dans le même temps, les deux gouvernements ont précisé que l’accès serait totalement simplifié pour les citoyens, puisque ceux-ci peuvent entrer et sortir sans visa, comme l’a indiqué le ministère ouzbek des Investissements dans une déclaration affirmant que « les citoyens des deux pays peuvent accéder à la zone sans formalités de visa », ce qui constitue un tournant majeur pour le quotidien des habitants de Dashoguz et de Khorezm.

Commerce frontalier : un levier pour intensifier la relation Turkménistan-Ouzbékistan

Le Turkménistan considère cette zone comme un instrument permettant non seulement de stimuler le commerce mais aussi de renforcer les liens socio-économiques avec l’Ouzbékistan. Cette vision se matérialise dans les chiffres : les échanges bilatéraux se sont élevés à 1,14 milliard de dollars en 2024 selon les données publiées, ce qui montre la solidité du partenariat actuel. En outre, les deux présidents ont affiché un objectif ambitieux de 2 milliards de dollars à atteindre dans les prochaines années, selon les informations rapportées par des sources officielles, ce qui clarifie la trajectoire souhaitée. Ainsi, la zone vise à devenir un catalyseur pour les entreprises locales, lesquelles bénéficieront d’un environnement simplifié grâce à la suppression de plusieurs droits de douane décidée dans le cadre du régime de libre-échange introduit récemment.

En parallèle, le Turkménistan souhaite étendre ce modèle à d’autres points du territoire, notamment vers le corridor « Farab-Alat ». Cette volonté confirme que la zone frontalière actuelle sert également de laboratoire pour une intégration commerciale plus large. De plus, les dirigeants ont rappelé que cet espace était destiné à servir une population de 3,5 millions de personnes située dans les régions voisines, ce qu’a souligné la présidence ouzbèke en déclarant que la zone élargira les liens entre deux régions importantes regroupant plus de 3,5 millions d’habitants ». Cette déclaration met en lumière l’ancrage territorial du projet, qui vise à transformer la frontière en un lieu d’opportunités économiques.

Relance des liaisons aériennes : un signal politique fort entre les deux capitales

Le Turkménistan a également confirmé sa volonté de rétablir des vols directs avec l’Ouzbékistan, décision annoncée au moment même de l’inauguration de la zone commerciale. Cette relance des liaisons aériennes entre Achgabat et Tachkent doit permettre de réduire les distances et d’accélérer les mobilités professionnelles et touristiques, ce qui renforcera encore davantage la coopération. D’un point de vue stratégique, ce retour des vols directs est un geste significatif, car il illustre la normalisation progressive des échanges et la reconnaissance mutuelle des intérêts de développement. Grâce à cette mesure, le Turkménistan cherche à faire avancer une connectivité complémentaire à la coopération terrestre, ce qui complète le dispositif mis en place à la frontière et soutient l’essor des échanges.

Dans ce contexte, le Turkménistan interprète la dynamique actuelle comme un moteur de croissance durable. Les discussions officielles ont abordé plusieurs autres secteurs, notamment l’agriculture, la santé, les transports et l’énergie, ce qui montre que la coopération dépasse désormais le strict cadre du commerce frontalier. Ainsi, l’ouverture de la zone « Shavat-Dashoguz » s’inscrit dans une stratégie d’ensemble où le renforcement des échanges doit s’articuler avec la mobilité aérienne. Grâce à ces deux leviers combinés, les dirigeants espèrent consolider une relation bilatérale structurée, capable d’attirer des investissements et de maintenir une croissance régulière dans les régions frontalières des deux pays.

Par Païsiy Ukhanov
Le 11/18/2025

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