Lors du récent sommet entre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, les présidents Kassym-Jomart Tokaïev et Shavkat Mirziyoyev ont scellé plusieurs accords diplomatiques et économiques majeurs : des projets industriels à 1,2 milliards de dollars, des coopérations sur l’eau, les métaux rares, ainsi que le transit de gaz.
Un éventail d’accords pour approfondir la coopération kazakho-ouzbèke
Lors du dernier sommet Kazakhstan-Ouzbékistan, qui s’est tenu les 15 et 16 novembre 2025, les deux chefs d’État ont lancé sept projets communs d’une valeur totale de 1,2 milliard de dollars, couvrant plusieurs secteurs stratégiques.
Parmi eux figurent :
– un centre de coopération industrielle « Asie centrale » dans les régions de Syrdarya et Turkestan (Ouzbékistan),
– un nouveau siège pour Tenge Bank à Tachkent,
– un logistique center multifonctionnel en Ouzbékistan,
– un complexe pétrochimique dans la région de Kashka-Daria pour produire du linéaire alkybenzène,
– ainsi que deux hôtels : un « Astana » à Nouveau Tachkent et un hôtel « Tachkent » à Astana,.
– Ces investissements démontrent une volonté conjointe des deux pays de renforcer leur coopération industrielle, financière et logistique.
Les présidents ont également rappelé leur ambition de porter le volume des échanges bilatéraux à 10 milliards de dollars d’ici 2030.
Eau, métaux rares, douane… : des accords majeurs ont été signés
Un accord sur la gestion commune des ressources en eau transfrontalières a par ailleurs été signé. Ce document vise une exploitation « rationnelle » des cours d’eau partagés entre les deux pays, une question cruciale étant donné la géographie hydrologique de l’Asie centrale. Les deux chefs d’États ont convenu de créer groupes de travail spécialisés sur la géologie et l’exploitation des métaux rares et stratégiques. Ces groupes analyseront le potentiel d’extraction et de transformation, signe que le Kazakhstan offre à l’Ouzbékistan des partenariats dans ces secteurs à haute valeur ajoutée.
Lors du sommet, les deux pays ont signé un accord d’ouverture de bureaux de douane bilatéraux afin de fluidifier les échanges physiques et logistiques.
Par ailleurs, un accord sur la coordination des assignations de fréquences radio dans les zones frontalières a été conclu, ce qui devrait améliorer la coopération dans les services de radiocommunication civils.

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Le Kazakhstan souhaite augmenter le volume du transit du gaz russe vers l’Ouzbékistan
Un autre volet concerne la coopération en assurance santé, par la mise en place d’un accord sur l’assurance médicale transfrontalière. Cette mesure contribue à renforcer le lien social entre les populations frontalières et à faciliter les soins pour les citoyens des deux nations.
Un axe stratégique du sommet est le renforcement du transit gazier : le président Tokaïev a annoncé l’intention d’augmenter le volume du transit du gaz russe à destination de l’Ouzbékistan, via le territoire kazakhstanais. Selon lui, le projet trilatéral Russie-Kazakhstan-Ouzbékistan montre « des résultats encourageants », et les deux pays sont prêts à approfondir leur coopération énergétique, y compris dans les domaines pétrolier et nucléaire.
Au-delà des accords sectoriels, les dirigeants ont acté la création d’un Conseil des chefs des régions du Kazakhstan et de l’Ouzbékistan, prévu pour 2026. Cette instance visera à renforcer la coopération locale, région par région, pour favoriser le développement territorial bilatéral. Ils ont par ailleurs signé une déclaration conjointe marquant leur volonté d’un partenariat stratégique à long terme.

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Une coopération régionale hautement nécessaire
Ce sommet s’inscrit dans un contexte de redéfinition des corridors de transport et d’infrastructures en Asie centrale. Les deux chefs d’État ont souligné l’importance de renforcer les liaisons ferroviaires et logistiques, notamment via des routes frontalières prioritaires.
De plus, la coopération dans les métaux rares prend une dimension géopolitique : ces ressources sont devenues stratégiques dans la course mondiale aux technologies vertes et aux chaînes d’approvisionnement critiques.
L’accord sur l’eau, quant à lui, démontre une maturité diplomatique : gérer les ressources hydriques partagées est un défi historique dans la région, et leur coopération peut servir de modèle régional.
