Le Kazakhstan a considérablement accru ses ventes d’uranium, portées par un rebond de la production et une demande mondiale soutenue : ce surplus d’exportations suscite l’intérêt tant des industriels que des gouvernements.
Le Kazakhstan détient environ 14% des ressources mondiales d’uranium
Le principal producteur mondial d’uranium, la compagnie nationale kazakhstanaise Kazatomprom, a annoncé que ses ventes d’uranium avaient augmenté d’un tiers, tandis que la production progressait parallèlement. Le rapport de Kazatomprom pour le troisième trimestre indique une production de 6.467 tonnes d’U (tU) au 30 septembre 2025, ce qui représente une hausse de 10% par rapport à la même période en 2024 (5.894 tU). Par ailleurs, toujours au troisième trimestre, les ventes ont bondi de 33% en glissement annuel, à 5.151 tU.
Pour les neuf premiers mois de 2025, la production cumulée s’élève à 18.709 tU, contre 16.751 tU pour la même période en 2024 (soit +12%). Les ventes cumulées sur neuf mois atteignent 12.776 tU, soit une augmentation de 10% par rapport à 2024. Dans le contexte mondial, le Kazakhstan détient environ 14% des ressources mondiales d’uranium et produit désormais plus de 40% de l’uranium mondial. Cette progression se produit malgré une baisse des prix spot de l’uranium de 18% au dernier trimestre, le prix moyen réalisé n’ayant diminué que de 6%. Cette augmentation de la production et des ventes a permis à Kazatomprom d’actualiser son estimation de chiffre d’affaires 2025 à une fourchette entre 1.750 et 1.850 milliards de tenges.
Kazatomprom : la France est parmi les principaux clients
Le Kazakhstan dispose d’un solide atout industriel dans l’uranium : le pays est reconnu comme le premier producteur mondial d’uranium (depuis 2009) et le plus gros exportateur. Son entreprise nationale Kazatomprom contrôle l’exploration, la production et les exportations. L’extraction se fait principalement selon la technique de récupération « in-situ » (le minerai est dissous dans le sous-sol puis pompage). Cette méthode est souvent moins invasive que l’exploitation à ciel ouvert ou souterraine. Quant aux marchés, les principales destinations des exportations sont la Chine, la France, la Russie et le Canada pour l’uranium non enrichi. Le contexte géopolitique est également stratégique : le Kazakhstan cherche à diversifier ses partenaires d’exportation, notamment face aux contraintes liées à la Russie et aux sanctions internationales. D’un point de vue industriel, le fait que le Kazakhstan dispose d’un tel volume lui donne un levier dans l’approvisionnement mondial en combustible nucléaire.
L’essor des exportations d’uranium par le Kazakhstan pourrait avoir plusieurs conséquences. D’abord, au niveau commercial, renforcer sa position comme fournisseur principal : l’augmentation de 33% des ventes trimestrielles montre une forte demande ou un repositionnement des volumes. Cette densité croissante d’exportations confirme le rôle central du pays.
Ensuite, au niveau de l’industrie nucléaire mondiale, l’accès à un dosage stable d’uranium est un élément clé pour les producteurs d’énergie nucléaire. Face à une demande accrue (transition énergétique, investissements dans le nucléaire), avoir un fournisseur comme le Kazakhstan est stratégique. Enfin, les exportations comportent des risques politiques et logistiques : sanctions, transport, changement de routes commerciales peuvent influencer la densité des volumes exportés.
