Le 31 octobre 2025, à Almaty, la banque Kaspi.kz a officiellement présenté son dispositif de paiement par la paume de la main, une innovation qui pourrait modifier en profondeur les usages du numérique au Kazakhstan.
Une innovation Kaspi au croisement du paiement et de la biométrie
Cette innovation « maison » de la banque kazakhstanaise Kaspi permet aux consommateurs d’effectuer un règlement simplement en tendant la main, sans carte, sans téléphone et même sans connexion Internet. En s’appuyant sur sa position dominante dans la banque en ligne et les paiements, Kaspi entend consolider son image de moteur technologique du Kazakhstan, tout en plaçant la biométrie au cœur de sa stratégie.
Le système lancé par Kaspi.kz repose sur la reconnaissance de la paume : l’utilisateur enregistre une seule fois l’image de sa main dans l’application, puis peut régler ses achats en approchant la paume d’un terminal de paiement. La solution a été conçue pour fonctionner même hors ligne, ce qui représente un avantage considérable dans les zones rurales ou lors de coupures de réseau. Les ingénieurs de Kaspi précisent que le dispositif repose sur une technologie interne, pensée pour garantir une identification rapide et une authentification sécurisée. L’entreprise prévoit un déploiement progressif de cette fonctionnalité dès décembre 2025 dans les principales enseignes partenaires.
Cette innovation s’inscrit dans une logique plus large d’expansion du numérique au Kazakhstan. Kaspi, déjà au centre de la vie financière de millions d’utilisateurs, poursuit ainsi la diversification de ses services. Son objectif est clair : rendre le paiement aussi fluide qu’un simple geste. Dans un pays où la majorité des transactions passent déjà par son écosystème, cette extension vers la biométrie représente une évolution naturelle. Les autorités kazakhes, soucieuses de promouvoir l’inclusion numérique, y voient également un levier de modernisation du système de règlement national.
Une tendance mondiale vers le paiement biométrique
L’initiative de Kaspi.kz ne surgit pas dans le vide. Partout dans le monde, la paume de la main, l’empreinte digitale et le visage deviennent des instruments de paiement. En Chine, Tencent expérimente depuis 2024 un système baptisé Palm Scan Payments qui permet de payer dans certaines stations de métro et magasins en présentant la main à un capteur. Le géant asiatique a également noué un partenariat avec Visa pour étendre cette technologie à Singapour. Aux États-Unis, Amazon teste depuis deux ans Amazon One, une solution équivalente installée dans les magasins Whole Foods, où la paume remplace la carte de crédit.

© Kaspi.kz
Selon un rapport de Silkpay publié en mars 2025, le marché mondial du paiement biométrique représentait environ 1,4 milliard de dollars l’an dernier et pourrait dépasser les 24 milliards d’ici 2030, avec un taux de croissance annuel moyen de plus de 22%. Cette progression illustre l’appétit croissant des consommateurs pour des méthodes de règlement rapides et sûres. Le recours à la paume, qui combine reconnaissance de la surface cutanée et analyse des veines internes, offre une sécurité supérieure à celle des simples empreintes digitales. En outre, l’absence de contact direct séduit dans un contexte post-pandémique où l’hygiène et la fluidité du paiement sont devenues essentielles.
Un futur entre commodité, sécurité et questions éthiques
Pour Kaspi, le lancement de ce système s’apparente à une vitrine technologique autant qu’à une réponse pragmatique aux besoins du marché. La société kazakhstanaise mise sur l’adoption rapide de ce mode de règlement, soutenue par la confiance déjà acquise auprès de ses utilisateurs. La possibilité d’effectuer un paiement sans appareil constitue un argument fort dans un pays où les coupures de réseau ou l’accès inégal à Internet peuvent encore poser problème.
Cependant, la généralisation du paiement par la paume soulève des interrogations quant à la protection des données biométriques. Une étude menée en Chine à l’été 2025, intitulée « Show Your Palm to Pay », avance que la sensibilité perçue des informations biométriques freine parfois l’intention d’usage, même lorsque les utilisateurs perçoivent un réel confort. Pour Kaspi, le défi sera donc d’assurer une transparence complète sur la manière dont les données sont chiffrées, stockées et utilisées. La réussite du projet dépendra autant de la technologie elle-même que de la confiance qu’elle saura inspirer.
À travers cette initiative, Kaspi.kz confirme sa place dans la catégorie des « super-apps » qui intègrent banque, e-commerce et paiements. En rendant le règlement aussi simple qu’un mouvement de la main, l’entreprise ouvre la voie à une nouvelle ère de la finance connectée, où la biométrie devient un langage universel entre le consommateur et la machine.
