Ouzbékistan: le PIB en hausse de 7% sur neuf mois
PIB Ouzbékistan

Portée par la vigueur de ses secteurs productifs et une politique d’investissement ambitieuse, l’économie de l’Ouzbékistan affiche en 2025 une croissance parmi les plus dynamiques d’Asie centrale. Selon les dernières données officielles, son PIB a progressé de 7,6% sur les neuf premiers mois de l’année, confirmant la solidité du modèle de développement engagé à Tachkent.

Ouzbékistan : une expansion alimentée par les secteurs moteurs

Le 27 octobre 2025, le Comité national des statistiques a annoncé que le PIB de l’Ouzbékistan avait augmenté de 7,6% entre janvier et septembre 2025, contre 6,6% à la même période de 2024. Cette accélération, saluée par les observateurs, confirme la transformation structurelle du pays, dont la croissance repose désormais sur des bases diversifiées.
La progression du PIB ouzbek s’explique d’abord par la vigueur des secteurs productifs. Le secteur industriel a enregistré une hausse de 6,8% sur les neuf premiers mois de 2025, représentant à lui seul 1,7 point de croissance du PIB. La part de l’industrie manufacturière atteint 85,5% de la production industrielle totale, preuve que la politique de substitution aux importations et de valorisation locale des ressources naturelles commence à porter ses fruits. Dans un contexte de demande intérieure forte, l’industrie des matériaux de construction, des polymères et de la machinerie a connu une activité soutenue.

Le bâtiment a connu une croissance encore plus marquée : +14,2% sur la même période, contre +9,1% un an plus tôt. Ce dynamismen s’explique par les vastes chantiers d’infrastructures, la construction de logements et la modernisation des réseaux énergétiques. Le secteur contribue pour un point entier à la croissance du PIB, tout en stimulant de nombreuses branches annexes, de la métallurgie à la logistique. Une grande partie de ces projets est portée par des entreprises nationales, témoignant de la montée en puissance du tissu entrepreneurial local.

Un équilibre entre agriculture et services

L’agriculture conserve un rôle déterminant dans l’économie ouzbèke, bien que sa part dans le PIB recule progressivement. Entre janvier et septembre 2025, la valeur ajoutée agricole a augmenté de 4,1 %, après +3,1 % un an plus tôt. Le Comité national des statistiques attribue cette progression à la modernisation du secteur, marquée par l’introduction de technologies d’irrigation et de gestion numérique des cultures. La production de coton a bondi de 20,9%, celle des céréales de 11,2%, et la pisciculture de 9,3%. Cette dynamique montre que l’Ouzbékistan réussit à concilier hausse de productivité et diversification des cultures dans un contexte climatique exigeant.

Le secteur des services reste, lui, le principal moteur de la croissance, avec un bond de 14% en neuf mois, contre 12,8% en 2024. Comme l’a indiqué le Comité national des statistiques, « le secteur des services demeure le locomotive de l’économie », grâce à la digitalisation du commerce, à l’expansion des télécommunications et à la montée du tourisme intérieur. Le commerce de détail a progressé de 11%, tiré par les grandes enseignes (+17,8%) et par une consommation soutenue des ménages. Ces résultats traduisent la confiance du public et la montée du pouvoir d’achat dans les centres urbains.

Des perspectives de croissance durable

Selon l’Asian Development Bank, la croissance de l’Ouzbékistan devrait s’établir à 6,6% pour l’ensemble de 2025, une prévision que la banque justifie par la stabilité macroéconomique et l’afflux constant d’investissements étrangers. Le gouvernement, de son côté, mise sur la poursuite des réformes structurelles pour renforcer la compétitivité du pays. D’après le ministère de l’Économie, la part de l’investissement dans le PIB nominal atteignait 38,6% en septembre 2024, un niveau inédit pour l’Asie centrale. Ce ratio illustre l’effort consenti pour moderniser l’appareil productif, développer les infrastructures et soutenir les exportations.

Il faut savoir qu’au premier semestre 2025, la valeur ajoutée brute des secteurs économiques représentait 95,2% du PIB ouzbek et affichait une croissance de 7,3%. Ce redressement reflète un effet d’entraînement entre industrie, services et agriculture, où la productivité globale s’est améliorée. La priorité désormais est d’assurer la durabilité de cette trajectoire, notamment en réduisant la dépendance énergétique et en renforçant les chaînes logistiques internes.

L’ensemble des indicateurs laisse penser que l’Ouzbékistan entre dans une phase de consolidation économique. Sa capacité à maintenir un taux de croissance supérieur à 6% à moyen terme traduit la réussite d’un modèle hybride, où l’État continue d’encadrer l’économie tout en libérant l’initiative privée.

Illustration www.freepik.com.

Par Rodion Zolkin
Le 10/29/2025

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