En Turquie, un accès simplifié à l’emploi pour les ressortissants des pays turciques
En Turquie, un accès simplifié à l’emploi pour les ressortissants des pays turciques

À compter du 10 octobre 2025, une disposition législative inédite en Turquie ouvre la voie à un accès facilité à l’emploi pour les ressortissants d’origine turcique : désormais, ceux-ci pourront plus aisément exercer une profession en Turquie, y compris dans des secteurs auparavant réservés aux citoyens turcs.

En Turquie, un nouveau cadre juridique pour les « étrangers d’origine turque »

Depuis le 10 octobre 2025, un nouveau règlement modifiant l’application de la loi turque 2527 est officiellement entré en vigueur et vise à transformer les conditions d’emploi pour les « étrangers d’origine turque ». Cette réforme constitue une avancée notable dans les politiques migratoires et d’intégration de la Turquie.

Le 10 octobre 2025, le Journal officiel turc a publié le Règlement n° 10476 modifiant le texte d’application de la loi 2527 sur les « étrangers d’origine turque ». Ce règlement introduit notamment une nouvelle méthode de détermination de l’« origine turque », désormais sous la compétence directe du président de la République.

La loi modifiée assouplit les barrières à l’emploi : les étrangers d’origine turque pourront travailler dans les secteurs public et privé, même dans les domaines où la citoyenneté turque était auparavant exigée. Ce régime s’applique notamment pour ceux qui, pour des raisons indépendantes de leur volonté, ne peuvent plus exercer leur profession dans leur pays d’origine. Le règlement modifie également l’article 20 du texte antérieur, remplaçant l’autorité de décision du Conseil des ministres par le président lui-même pour ce type d’emplois.

Obtention facilitée d’un emploi en Turquie : quelles sont les conditions à remplir ?

Pour qu’un ressortissant d’origine turque puisse obtenir un perm­­is de travail selon ce nouveau régime, plusieurs conditions doivent être réunies simultanément :

– permis de séjour délivré par le ministère de l’Intérieur ;
– les qualifications professionnelles exigées, selon les lois spéciales du métier, doivent être prouvées par des certificats émis par les autorités turques ;
– la reconnaissance des diplômes étrangers par les autorités turques (équivalence) ;
– l’absence de tout risque lié à la sécurité ou de restriction administrative ;
– l’inscription dans des registres spéciaux pour étrangers (nüfus kayıtları) ;
– l’adhésion à des organisations professionnelles si le métier l’exige (cabinets d’ingénieurs, ordres, etc.) ;
– l’appartenance à la communauté turcique définie par décret présidentiel : les ressortissants du Kazakhstan, de l’Ouzbékistan, du Kirghizstan, du Tadjikistan et du Turkménistan sont donc concernés ;
– la preuve d’une identité ethnique ou culturelle distincte du groupe majoritaire de leur pays d’origine ;
– la justification comme quoi ils ne peuvent pas exercer leur métier dans leur pays d’origine pour des raisons internes.

Par ailleurs, l’autorité de délivrance et le contrôle du permis de travail dans ce cadre sont désormais confiés au président de la République, renforçant la centralisation du pouvoir dans ce domaine.

Cette réforme pourrait augmenter l’attractivité de la Turquie pour les travailleurs turciques à l’étranger, renforcer les liens économiques au sein du monde turcophone et favoriser des flux migratoires d’emploi plus structurés.

Par Païsiy Ukhanov
Le 10/11/2025

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