L’Ouzbékistan veut donner un nouveau visage à son territoire. Par un décret signé le 8 octobre 2025, le président Shavkat Mirziyoyev a validé la création de 33 villes exemplaires et districts modèles, destinés à incarner « l’image du Nouvel Ouzbékistan ». Ces zones pilotes concentreront les efforts publics pour moderniser les infrastructures, soutenir les entreprises locales et verdir les espaces urbains.
Des territoires pilotes pour un développement équilibré
Le programme, baptisé « Lieu de développement et de leadership », vise à transformer la vie quotidienne dans 33 territoires à travers le pays. Ces villes exemplaires devront devenir des modèles en matière d’urbanisme, de création d’emplois et de développement durable.
Chaque année, une dizaine de grands projets d’investissement, représentant environ 50 millions de dollars, seront lancés sur ces territoires. L’État mise sur un taux de croissance économique 2 à 3% supérieur à la moyenne régionale, afin de stimuler les économies locales et réduire la pauvreté.
Un financement massif pour le « Nouvel Ouzbékistan »
Pour 2026, plus de 7.000 milliards de soums (environ 550 millions d’euros) seront consacrés au programme. Chaque district ou ville bénéficiera de 100 milliards de soums, tandis que 340 mahallas (quartiers) sélectionnées recevront 5 milliards de soums chacune. À cela s’ajoutent 2.000 milliards de soums dédiés à des projets dits « d’entraînement », conçus pour servir de moteurs économiques régionaux.
Les autorités tablent également sur un soutien international. L’Ouzbékistan prévoit d’obtenir 100 millions de dollars de financement conjoint avec la Banque islamique de développement et la Banque mondiale. D’ici la fin 2025, un accord de 250 millions de dollars devrait être signé avec la Banque mondiale dans le cadre du programme « Villes durables et agréables à vivre », avec la possibilité d’en mobiliser autant en 2026.
Un cadre de vie plus vert et plus humain
Les villes exemplaires devront incarner un urbanisme moderne et écologique : construction et rénovation d’habitations selon des principes « verts », introduction de technologies économes en eau et en énergie, et aménagement d’espaces publics conviviaux. Des pistes cyclables, des zones piétonnes, des marchés de proximité et des centres artisanaux verront le jour.
Dans chaque mahalla retenue, un centre communautaire regroupera des aires de jeux, des espaces verts, des arrêts de transports publics et des centres de formation professionnelle. L’objectif est clair : éradiquer chômage et pauvreté à l’échelle locale.
Soutenir les entrepreneurs et les exportateurs
Le gouvernement souhaite aussi faire de ces territoires des pépinières économiques. Des zones industrielles modernisées accueilleront des entreprises à forte valeur ajoutée et orientées vers l’export. Chaque ville exemplaire devra compter au moins trois à cinq nouveaux exportateurs, tandis qu’un fabricant local produira une marque nationale avec l’appui de spécialistes étrangers. Dix entrepreneurs de chaque région seront envoyés à des salons internationaux pour acquérir des compétences en technologie et marketing. D’ici deux mois, des feuilles de route industrielles seront prêtes afin d’identifier les sites propices à de nouveaux investissements.
Avec ces 33 villes exemplaires, Tachkent entend démontrer la réussite de son modèle de modernisation rapide, alliant économie, durabilité et inclusion sociale. Pour le président Mirziyoyev, ces territoires doivent devenir les vitrines d’un pays tourné vers l’avenir : un Ouzbékistan plus vert, plus prospère et plus équilibré.
