À partir du 1er janvier 2026, le Kazakhstan mettra en œuvre un système automatisé destiné à repérer les citoyens qui ne travaillent pas depuis trois mois. Ce dispositif, intégré à l’Assurance maladie obligatoire, vise à suivre les personnes sans revenus réguliers afin d’améliorer la couverture médicale et le ciblage des prestations sociales.
Un suivi automatisé des citoyens sans activité depuis trois mois
Selon le décret gouvernemental n° 807 du 29 septembre 2025, le ministère du Travail et de la Protection sociale du Kazakhstan devra transmettre au Fonds de l’Assurance maladie obligatoire les données concernant toutes les personnes ne cotisant plus à la retraite depuis au moins trois mois. Ce suivi concernera aussi les étrangers résidant temporairement dans le pays, y compris les migrants issus de l’Union économique eurasiatique et leurs familles.
Les informations seront croisées à partir de plusieurs bases publiques : la « Carte numérique de la famille », la base centralisée des bénéficiaires de pensions et d’allocations, ainsi que les registres du marché du travail et du traitement des paiements. D’après le ministère, cette coordination doit permettre de repérer plus rapidement les citoyens en situation de vulnérabilité sociale.
En 2026, au Kazakhstan, un million de citoyens supplémentaires bénéficieront de la couverture maladie
Ce mécanisme s’inscrit dans la réforme plus large de l’Assurance maladie obligatoire. À partir de 2026, l’État prendra en charge les cotisations maladie pour environ un million de citoyens supplémentaires – chômeurs, familles à faibles revenus ou personnes classées dans les niveaux « crise » et « urgence » de bien-être social. Il faut savoir qu’à ce jour, d’après les données du ministère, près de trois millions de Kazakhstanais restent hors du système de santé obligatoire.
Le financement des cotisations pour les chômeurs et les citoyens vulnérables sera assuré par les budgets locaux. Dans le même temps, le plafond des contributions sera relevé : pour les salariés, il passera de dix à vingt salaires minimums ; pour les employeurs, il sera doublé jusqu’à quarante. L’objectif est de renforcer la stabilité financière du fonds, qui doit devenir la principale source de financement des soins d’ici 2027.
De nouveaux acteurs chargés de la transmission des données
Le décret modifiant la liste des institutions contributrices prévoit que plusieurs organes publics, dont le ministère du Travail, la justice et la société d’État « Gouvernement pour les citoyens », transmettront régulièrement des informations à l’Assurance maladie. Ces données incluront celles des chômeurs enregistrés, des bénéficiaires d’allocations élevant un enfant handicapé, des personnes s’occupant d’un proche en invalidité de première catégorie et des pensionnés, y compris les anciens combattants.
Le ministère du Travail devra également signaler les individus ne versant plus de contributions obligatoires de pension depuis trois mois. Les personnes concernées pourront être automatiquement intégrées dans la base de suivi et, le cas échéant, bénéficier d’une couverture médicale financée par l’État. Les travailleurs licenciés, les parents d’enfants en situation de handicap et les retraités seront inclus dans la liste transmise chaque trimestre à l’Assurance maladie.
Une réforme sociale et numérique à visée préventive
Le système reposera sur la « Carte numérique de la famille », outil analytique qui permet déjà de classer les foyers selon plusieurs niveaux de bien-être. Les individus identifiés comme inactifs depuis trois mois et appartenant aux niveaux les plus précaires seront automatiquement signalés. Ce dispositif de surveillance n’a pas vocation à sanctionner, mais à déclencher des interventions sociales ou médicales ciblées.
Les autorités soulignent que la mesure vise à éviter les ruptures de couverture maladie. Actuellement, une personne perd son statut d’assuré trois mois après le dernier salaire, mais conserve des arriérés sur cette période. Avec le nouveau dispositif, ceux qui ont cotisé sans interruption pendant cinq ans pourront garder leur couverture pendant six mois en cas d’arrêt temporaire des paiements. Cette évolution s’inscrit dans une stratégie de suivi social plus fine, rendue possible par l’interconnexion croissante des bases publiques.