Le Kazakhstan a identifié une seconde plateforme dans la région d’Almaty pour implanter une deuxième centrale nucléaire, a annoncé le 1er octobre 2025 le président de l’Agence pour l’énergie atomique. Cette décision relance le calendrier national de déploiement en visant à corriger le déficit électrique du sud du pays, tout en plaçant la Chine — via CNNC — comme partenaire prioritaire, sans toutefois de décision finale prise à ce stade.
Le sud du Kazakhstan aura besoin d’une deuxième centrale nucléaire
Le 1er octobre 2025, lors d’un briefing au parlement kazakhstanais, l’Agence pour l’énergie atomique a confirmé que la seconde centrale nucléaire prospective serait située dans le district de Zhambyl, région d’Almaty, près du village d’Ulken, site déjà évoqué pour la première installation. L’implantation de cette deuxième centrale dans la région d’Almaty répond à un impératif d’équilibre du réseau électrique national et s’inscrit dans la stratégie énergétique du Kazakhstan.
Les autorités kazakhstnaises viennent de rendre publiques les conclusions d’une réunion de la commission d’État chargée du développement de l’industrie atomique. Selon Almasadam Satkaliev, le président de l’Agence pour l’énergie atomique, la commission « a défini une seconde perspective » pour l’implantation d’une centrale nucléaire en Zhambyl. Cette seconde centrale viendrait compléter la première installation déjà engagée à proximité d’Ulken, renforçant la logique d’un corridor énergétique sur le sud du pays.
Almasadam Satkaliev insiste sur l’utilité de l’implantation de cette centrale dans le sud du pays : « Le sud est déficitaire, l’électricité y est fournie par le transit Nord–Sud ; une centrale nucléaire apportera fiabilité et stabilité. S’agissant du calendrier, les autorités évoquent des études complémentaires et le respect de procédures (auditions publiques, expertises techniques, avis des organismes de sécurité) avant toute décision de démarrage des travaux. »
Deuxième centrale nucléaire du Kazakhstan : un transfert de technologies est prévu
Sur le plan industriel, la Chine arrive en tête des partenaires potentiels : la China National Nuclear Corporation (CNNC) est « considérée comme prioritaire », mais la décision finale n’est pas arrêtée et les négociations restent ouvertes à tous les participants du concours, a précisé Almasadam Satkaliev. Cette mention explicite de CNNC réaffirme le basculement pragmatique de certaines coopérations vers des acteurs chinois, sans exclure d’autres offres.
Quant au financement, les autorités ont indiqué que «le financement des installations reposera sur les épaules des entrepreneurs», signifiant que les contrats de construction incluront des arrangements financiers et de transfert technologique négociés avec les lauréats. Cette configuration implique des discussions contractuelles portant sur garanties, calendrier d’investissement et responsabilités opérationnelles qui conditionneront la mise en oeuvre de chaque centrale.
La construction de la centrale est conditionnée à l’approbation lors d’auditions publiques et à des avis obligatoires d’organismes publics
Les sites retenus pour ces projets reviennent fréquemment à la zone d’Ulken et à la rive du lac Balkhach, tandis que le littoral caspien est cité comme emplacement potentiel pour des réacteurs de faible et moyenne puissance — des études y sont programmées.Quant aux autres sites, notamment Kurçatov (région d’Abaï), les autorités avancent la perspective d’utiliser des petites et moyennes unités modulaires (SMR/MR) jugées adaptées au contexte territorial et social ; ces options seront évaluées sur la base du bilan énergétique prévisionnel.
Sur la procédure, les autorités insistent sur la transparence : la construction d’une centrale nucléaire devra être précédée d’auditions publiques et des avis obligatoires d’organismes étatiques (y compris les services de secours) ainsi que d’expertises internationales si nécessaire — la participation et l’acceptation locales sont présentées comme condition sine qua non.
La production d’uranium sur le sol kazakhstanais, un atout de taille pour les futures centrales nucléaires
Cette décision intervient dans un contexte où le Kazakhstan se positionne comme un acteur majeur de la filière uranium : selon les autorités, la production nationale d’uranium a atteint 23.270 tonnes en 2024, un atout industriel dans la transformation du pays en producteur d’électricité nucléaire.
Par ailleurs, le caractère pluriel du programme est matérialisé par les chiffres opérationnels déjà publiés : deux centrales confirmées dans la région d’Almaty et l’examen d’au moins une autre en zone ouest/Caspienne. Le gouvernement a par ailleurs lancé des démarches publiques — plus de 20.000 propositions citoyennes ont été reçues pour le nom de la première centrale — preuve d’une mobilisation sociétale et d’un volet communicationnel fortement assumé par les autorités.