Au Kazakhstan, la pression citoyenne contre les zoos s’intensifie
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Après des années de débats et une nouvelle pétition citoyenne qui relance le sujet, le Kazakhstan s’impose comme l’un des pays pionniers de la région en matière de défense des animaux. Preuve da la prise de conscience au sein de la société, une pétition qui circule actuellement dans le pays vise directement les zoos et les cirques, accusés de perpétuer des pratiques de dressage cruelles et des conditions de détention inadaptées.

Transformer les zoos en refuges ou sanctuaires pour animaux

Une pétition en ligne lancée au Kazakhstan réclame l’interdiction totale des zoos et des cirques utilisant des animaux et propose de transformer progressivement ces établissements en refuges ou sanctuaires. L’initiative formule trois axes majeurs : « interdire la dressage et les spectacles animaliers », instaurer un moratoire sur la construction de nouveaux zoos, et dans un délai de « trois ou cinq ans » transférer les animaux vers des structures spécialisées, tout en réorientant le personnel existant.

Les auteurs de la pétition s’appuient sur des exemples à l’étranger pour justifier leur demande, notant que dans plusieurs pays européens, les spectacles avec animaux sauvages sont désormais prohibés. Ils affirment également que les zoos devraient remettre la priorité à la réhabilitation des animaux, plutôt qu’au simple divertissement. Dans ce contexte, l’État kazakhstanais est sollicité pour encadrer juridiquement ces transformations et accompagner la reconversion des institutions concernées.

La question ne concerne pas seulement les zoos, mais aussi les cirques, accusés de maltraitance et d’itinérance incompatible avec le bien-être animal. Un reportage diffusé par 24.kz en octobre 2025 a mis en lumière le transport précaire et l’hébergement inadapté des animaux dans ces cirques itinérants. Les associations rappellent que le dressage repose souvent sur la contrainte, et que la captivité altère durablement le comportement des animaux sauvages.

Zoos interactifs, cirques itinérants et océanariums : une interdiction déjà en vigueur au Kazakhstan

Si les Kazakhstanais sont à ce point sensibilisés à la cause du bient-être animal, c’est que ce pays est déjà assez avancé sur la question. Le 1er janvier 2025 avait marqué une étape décisive : à cette date, les zoos interactifs, les cirques itinérants et les océanariums avaient été formellement interdits sur tout le territoire, avec des sanctions allant jusqu’au pénal pour les contrevenants.

Le ministère de l’Écologie avait d’ailleurs averti que les structures ne respectant pas la loi s’exposeraient à des sanctions administratives et pénales. Trois zoos publics, situés à Shymkent, Almaty et Karaganda, ont été désignés pour accueillir les animaux saisis. Orda.kz (25 décembre 2024) précise que ces établissements devront garantir des conditions adaptées. Le vice-président du comité faune, Andreï Kim, a prévenu : « S’ils ne créent pas les conditions adéquates pour les animaux, ils seront tenus responsables de maltraitance, pouvant aller jusqu’à des poursuites pénales ».

En adoptant ces mesures, le Kazakhstan se positionne ainsi comme un laboratoire régional pour la défense animale. L’enjeu est d’autant plus important que d’autres pays d’Asie centrale observent attentivement cette évolution. Pour les ONG locales, l’objectif est désormais clair : transformer le paysage du divertissement pour que les zoos et les cirques traditionnels disparaissent, au profit de sanctuaires éducatifs et respectueux du bien-être animal.

Par Païsiy Ukhanov
Le 10/01/2025

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