En Ouzbékistan, le gouvernement vient d’annoncer une offensive de grande ampleur contre le gaspillage alimentaire. Avec l’adoption d’un plan ambitieux baptisé « Économisez les denrées alimentaires », les autorités entendent imposer de nouvelles règles aux restaurants, aux événements familiaux et au commerce de détail, tout en sensibilisant la population à une consommation plus responsable.
Ouzbékistan : des règles strictes pour les restaurants et cafés
Le 18 septembre 2025, le Cabinet des ministres de l’Ouzbékistan a validé la mise en œuvre de la stratégie « Économisez les denrées alimentaires » pour la période 2026-2030. Présentée comme une réponse directe aux enjeux de sécurité alimentaire, cette initiative s’attaque au gaspillage sous toutes ses formes, depuis la restauration collective jusqu’aux pratiques domestiques. Le décret officialise une politique nationale tournée vers une meilleure gestion des produits, dans un pays où la nourriture occupe une place centrale dans la culture et la vie sociale.
La première cible du plan concerne la restauration publique. Dès le 1er janvier 2026, les établissements de restauration devront intégrer dans leurs inrastructures des systèmes adaptés de ventilation et de filtration afin de limiter l’impact de leurs activités sur l’air ambiant. Cette exigence sera complétée, à compter du 1er juillet 2026, par une obligation de nettoyage mensuel des pièges à graisses installés dans les cuisines. Les graisses et huiles devront être collectées puis éliminées ou recyclées conformément aux normes techniques.
L’objectif ne se limite pas à une question environnementale. Ces règles s’inscrivent dans une vision plus large où chaque déchet organique est considéré comme une ressource potentielle, notamment pour l’agriculture. Le gouvernement entend ainsi relier directement la lutte contre le gaspillage alimentaire et la réduction de la pollution.
Mariages, funérailles et agriculture : une nouvelle discipline
Les événements familiaux, souvent associés en Ouzbékistan à une abondance de nourriture, entrent également dans le champ de la réforme. Mariages et funérailles, où il n’est pas rare de voir des quantités considérables de plats non consommés, devront désormais se conformer à des règles plus strictes. Les autorités souhaitent que l’organisation de ces réceptions intègre une logique de sobriété, afin de prévenir les excès.
En parallèle, l’agriculture et le secteur de la vente au détail sont mis à contribution. Dès le 1er janvier 2026, le compostage des restes alimentaires deviendra une pratique encouragée et encadrée. Les déchets issus des cuisines ou des ménages devront être valorisés comme engrais naturels, réduisant ainsi la dépendance aux intrants chimiques et contribuant à un cycle alimentaire plus vertueux. Les commerces de détail, eux, seront incités à adopter des pratiques de réduction du gaspillage en proposant des promotions sur les produits proches de leur date de péremption. Ccette politique doit permettre de limiter la destruction de marchandises encore consommables, tout en offrant un bénéfice économique aux consommateurs.
Une stratégie nationale encadrée dans le temps
Le gouvernement ne se contente pas de publier des règles techniques. Il inscrit cette réforme dans un cadre temporel bien défini, à savoir 2026-2030. L’ambition affichée est de créer une transformation durable des comportements alimentaires et de l’organisation des chaînes de production.
La sensibilisation de la population constitue un autre volet essentiel. Des programmes éducatifs seront déployés dès 2026 pour apprendre aux enfants comme aux adultes l’importance d’une consommation responsable et de la réduction du gaspillage. Des campagnes de communication accompagneront cette dynamique, tandis que des contrôles renforcés cibleront l’ensemble de la chaîne agroalimentaire, de la production agricole au conditionnement, du transport aux points de vente.