Un vaste gisement de gaz a été découvert en Ouzbékistan, à une profondeur record de 6,5 km sur le plateau d’Ustyurt. Cette trouvaille, inédite dans l’histoire énergétique du pays, pourrait redessiner les perspectives de production nationale et replacer l’Ouzbékistan sur la carte des grands exportateurs régionaux.
Un gisement record sur le plateau d’Ustyurt
Le 15 septembre 2025, les autorités ouzbèkes ont annoncé la découverte d’un nouveau gisement de gaz situé sur le plateau d’Ustyurt, dans l’ouest du pays. Cette annonce marque un tournant pour l’industrie énergétique nationale : jamais auparavant des réserves n’avaient été identifiées à une telle profondeur. Le gouvernement présente déjà cette découverte comme un jalon stratégique pour l’avenir du secteur, à un moment où la production nationale de gaz connaît un léger déclin.
Ce gisement se trouve à 6,5 kilomètres sous la surface terrestre, soit bien au-delà des profondeurs habituellement explorées en Ouzbékistan, qui se limitaient jusqu’ici à 2,5 ou 3 kilomètres. Le président Shavkat Mirziyoyev a souligné que cette opération de forage est une première historique pour le pays et témoigne d’un saut technologique important pour l’industrie pétrolière et gazière nationale.
Le plateau d’Ustyurt, où se situe ce nouveau gisement, est connu pour ses conditions géologiques complexes et ses couches rocheuses particulièrement épaisses, qui rendent toute opération d’exploration risquée et coûteuse. L’annonce a suscité un vif intérêt parmi les acteurs du secteur énergétique, certains y voyant un signal fort sur le potentiel encore inexploité du sous-sol ouzbek. Cette découverte intervient alors que la production nationale connaît une tendance baissière : entre janvier et juillet 2025, l’Ouzbékistan a produit 25,3 milliards de mètres cubes de gaz, soit une baisse de 3,4 % par rapport à la même période l’année précédente. Pour les autorités, la mise en valeur de nouveaux gisements apparaît donc comme un levier indispensable pour stabiliser, voire relancer, la production nationale.
Découverte du gisement gazier : entre promesses et incertitudes
Pour l’heure, aucune estimation officielle des réserves présentes dans ce gisement n’a été publiée. Les autorités n’ont pas communiqué non plus sur la composition exacte du gaz découvert, ni sur les caractéristiques pétrophysiques des roches réservoirs qui le contiennent. Les projets à très grande profondeur nécessitent des équipements hautement spécialisés et une logistique lourde, capables de résister à des pressions et à des températures extrêmes. Ces contraintes pourraient allonger les délais avant toute exploitation commerciale et en augmenter considérablement le coût.
Cette découverte pose également plusieurs questions économiques et environnementales. D’un côté, elle pourrait permettre à l’Ouzbékistan de sécuriser son approvisionnement domestique et d’augmenter ses capacités d’exportation dans une région où la demande en gaz reste soutenue. De l’autre, les forages à de telles profondeurs comportent des risques accrus pour l’environnement, notamment en matière de gestion des fluides de forage et de protection des nappes phréatiques. Les autorités n’ont pour l’instant donné aucun calendrier sur un éventuel développement industriel du site, laissant planer l’incertitude sur le délai qui pourrait séparer cette découverte de la production effective.
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