Un nouveau projet de loi au Kazakhstan cible les bas salaires feints : des employés hautement qualifiés rémunérés au salaire minimum pourront voir leur entreprise contrôlée, une mesure clé pour lutter contre les paiements en espèces non déclarés.
Le versement de l’essentiel du salaire en espèces, une pratique qui a la vie dure au Kazakhstan
Le 10 septembre 2025, le ministère du Travail du Kazakhstan a annoncé vouloir serrer la vis sur la sous-déclaration des salaires, un phénomène qui touche surtout les hauts profils. Ce contrôle vise à mettre fin au versement de l’essentiel du salaire en espèces, ce qui fausse les données salariales et amoindrit l’assiette des cotisations sociales.
Au Kazakhstan, sur le papier. certains professionnels hautement qualifiés ne touchent que 85.000 tenges (135 euros), soit le salaire minimum. Cette situation est révélatrice d’un recours massif aux paiements « en enveloppe » pour éviter les charges. Le phénomène est d’autant plus problématique que des professionnels équivalents sont rémunérés de manière radicalement différente selon les secteurs. La ministre souligne ainsi qu’un même professionnel peut gagner de 400.000 à 1,2 million de tenges, voire seulement 229.000, selon le secteur. Cette inégalité flagrante fragilise la transparence des salaires et rend le contrôle crucial.
Un nouveau projet de loi est donc en préparation afin de mettre fin à ces pratiques. Le texte est déjà soutenu par le gouvernement et le président, et devrait être rapidement soumis au parlement.
Le salaire minimum pourrait être revu à la hausse au Kazakhstan
Ce tour de vis intervient alors que 780.000 salariés gagnent le salaire minimum actuel de 85.000 tenges, soit une proportion significative de la population active. Par ailleurs, seuls 329 citoyens déclarent percevoir un salaire inférieur à cette somme, ce qui, bien que marginal, souligne les exceptions persistantes dans les professions peu qualifiées.
L’enjeu va au-delà de la lutte contre l’économie informelle. À terme, le salaire minimum pourrait être réévalué. L’OIT recommande un niveau équivalent à 50% du salaire médian, ce qui conduirait potentiellement à porter le minimum à 150.000 tenges, contre 85.000 actuellement. Cette évolution contribuerait à une meilleure distribution des revenus et à une amélioration des conditions de vie.
En agissant ainsi, le gouvernement renforce la transparence sociale. Les employeurs seraient incités à respecter les normes, tandis que la cohérence entre qualification et rémunération serait rééquilibrée. L’objectif est clair : garantir que les salaires reflètent véritablement le travail effectué.