La perspective d’une centrale nucléaire construite par la Chine au Kazakhstan gagne du terrain. Les récents développements confirment que la China National Nuclear Corporation (CNNC) est en voie d’obtenir les contrats pour la deuxième, voire la troisième centrale.
CNNC en tête pour les deuxième et troisième centrales nucléaires
Au cours de l’été 2025, plusieurs annonces officielles ont confirmé que la Chine est largement avancée dans la course à la construction des nouvelles centrales nucléaires au Kazakhstan. Le 31 juillet 2025, Roman Skliar, le Premier vice‑Premier ministre du Kazakhstan, a déclaré que la deuxième et la troisième centrale nucléaire du Kazakhstan seront construites par la Chine. Cette piste a trouvé une confirmation supplémentaire le 2 septembre 2025, lorsque le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, a rencontré Chen Yanfen, le PDG de la CNNC, lors de sa visite en Chine. Cette évolution confirme que l’option chinoise devient la voie privilégiée.
De fait, l’initiative est jugée cohérente. À l’inverse de Rosatom et des fournisseurs européens, CNNC bénéficie d’un vaste socle industriel, d’un financement robuste et d’une absence de sanctions occidentales. Plusieurs médias confirment que les négociations sont en cours, avec la recherche de sites adaptés, notamment à proximité de sources d’eau permanentes et d’infrastructures électriques.
L’emplacement de la deuxième et de la troisième centrale reste encore à déterminer
Depuis un référendum national en octobre 2024, entérinant une majorité de 71% en faveur du développement de l’énergie atomique, le Kazakhstan a accéléré ses projets nucléaires. Le premier projet, confié à Rosatom, consiste en deux réacteurs VVER‑1200 d’une puissance totale de 2,4 GW et devrait être opérationnel vers 2035. Son coût est estimé à 14 milliards de dollars.
Par ailleurs, en mars 2025, le président Tokaïev avait institué une Agence du nucléaire au Kazakhstan pour piloter ce dossier. Depuis, les candidatures des groupes Rosatom, CNNC, EDF et KHNP ont été examinées, avec la sélection finale de CNNC pour les deuxième et troisième centrales. On attend désormais l’annonce des emplacements — potentiellement Kurchatov ou Aktau — ainsi que la ratification des accords parlementaires.
Une stratégie énergétique et diplomatique orientée vers Pékin
Le choix croissant de la Chine pour bâtir deux centrales nucléaires s’inscrit dans une stratégie d’équilibre énergétique. Le Kazakhstan, premier producteur mondial d’uranium, veut sécuriser sa consommation tout en diversifiant ses partenariats, dans un contexte géopolitique complexe. La coopération avec CNNC, non soumise aux sanctions occidentales, lui procure une marge de manœuvre appréciable.
La montée en puissance de la Chine comme allié dans le secteur énergétique est également favorisée par les accords commerciaux croissants, notamment dans le cadre du sommet Chine–Asie centrale de 2025. Le soutien industriel et technique de CNNC garantit un avancement plus rapide, comparé à la filière russe potentiellement alourdie par les sanctions et les pressions financières.