Bolt prépare son comeback au Kazakhstan avec trottinettes et taxis
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Bolt prépare son retour au Kazakhstan, d’abord avec des trottinettes puis avec des taxis, afin de dynamiser un marché dominé par Yandex Go et d’offrir davantage de choix aux usagers.

Bolt de retour au Kazakhstan : trottinettes d’abord, taxis ensuite

Le 19 août 2025, Bolt a refait surface dans le débat public kazakhstanais en affichant son intention de revenir sur le marché. Cette fois, Bolt veut procéder par étapes : déployer des trottinettes en premier lieu, puis élargir vers les taxis, afin d’installer durablement une concurrence efficace et, in fine, des prix plus soutenables pour les passagers.

Le signal est venu d’Astana, où le ministre des Transports a confirmé que Bolt prépare une séquence progressive : « Aujourd’hui, la société balte Bolt entre déjà sur le marché. Ils commencent par les trottinettes et passeront ensuite aux taxis », a déclaré Nurlan Sauranbaev. Le ministre explique que l’objectif est de stimuler la concurrence pour soulager les factures des usagers, tout en développant la mobilité urbaine par les trottinettes avant d’ouvrir la voie aux taxis.

Le choix de Bolt de tester d’abord les trottinettes n’est pas anodin. D’une part, le segment des trottinettes, plus léger opérationnellement, permet de reprendre contact avec les villes et leurs régulations ; d’autre part, il offre une base de données utile pour calibrer une offre taxis viable à moyen terme. « Afin de faire baisser les prix, il faut discuter avec d’autres entreprises. Nous travaillons pour que la population ait le choix », a insisté Nurlan Sauranbaev. Ainsi, Bolt veut capitaliser sur ce sas d’entrée par les trottinettes, puis s’installer comme alternative crédible dans les taxis, grâce à un déploiement progressif.

Bolt face à Yandex Go et inDrive : des taxis plus concurrentiels

Le ministre a également contextualisé ce retour de Bolt par le précédent des entrants subventionnés. « Vous savez avec quels niveaux de prix est arrivé DiDi ? Pour tester le marché, ils proposaient des tarifs inférieurs et payaient des compléments aux conducteurs : ce sont des centaines de millions de dollars », a-t-il affirmé. Dans ce contexte, Bolt assure vouloir bâtir une présence durable ; cependant, la pression concurrentielle reste forte dans les taxis, et le ministre a d’ailleurs cité la dynamique d’inDrive qui « commence à concurrencer Yandex ».

Au-delà de Bolt, l’encadrement des hausses tarifaires dans les taxis a progressé. Un mémorandum « comportemental » a été signé entre l’Agence kazakhstanaise du développement et de la préservation de la concurrence et Yandex Go ; il limite les surtensions à x3 et à 5% des trajets par trimestre au-delà de ce seuil. Par conséquent, Bolt arrive dans un marché mieux balisé, où l’autorité de concurrence veille et où la présence d’inDrive se renforce. Toutefois, le ministre a aussi livré une appréciation personnelle : « J’aime Yandex Go… Le prix est élevé, je suis d’accord ». Cette franchise illustre un marché des taxis tendu ; ainsi, Bolt peut s’y engouffrer en misant d’abord sur les trottinettes, puis sur une offre taxis ciblée et compétitive.

Bolt, chiffres globaux et expérience locale : vers des trottinettes de relance

Pour comprendre la stratégie de Bolt, il faut regarder ses fondamentaux. D’après Forbes Kazakhstan, Bolt revendique près de 200 millions d’utilisateurs, opère dans environ 600 villes de plus de 45 pays et s’appuie sur plus de 4,5 millions de chauffeurs et coursiers. Par ailleurs, bien que le chiffre d’affaires 2024 atteigne environ 2 milliards d’euros, la plateforme a clos l’exercice sur une perte nette d’environ 102 millions d’euros. Dès lors, Bolt doit arbitrer entre croissance et rentabilité ; en conséquence, l’option trottinettes au Kazakhstan offre une montée en charge maîtrisée avant la relance des taxis.

Le passé kazakhstanais de Bolt éclaire aussi la nouvelle approche. Forbes Kazakhstan rappelle que Bolt avait déjà été lancé à Astanа en 2019, puis à Almaty en 2021 ; l’application existe toujours, mais il n’est actuellement pas possible d’y commander un taxi, selon Forbes Kazakhstan, le 19 août 2025. Toutefois, le ministère assume une ligne claire : « Nous pensons qu’il faut de nouveaux acteurs pour réguler les prix… Nous menons des discussions pour que les gens aient le choix ». Ainsi, Bolt espère convertir son retour par les trottinettes en ancrage durable sur les taxis, à la fois dans la capitale et à Almaty, là où la densité de demande et les contraintes réglementaires exigent une exécution rigoureuse.

Par Rodion Zolkin
Le 08/19/2025

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